Le mystère des fusillés

 Le mystère des fusillés de la prison de Caen demeure. Depuis le mois de juin 1944, on ne sait pas où sont enterrés les 75 à 85 résistants tués par les Nazis à la prison de Caen. Les pistes sont nombreuses en raison de témoignages français et allemands, variés, imprécis, confus et  ambigus ; les plus intéressantes sont présentées par ordre chorologique. Une synthèse permet de rejeter les anachronismes et proposer quelques indications fiables.

  • Ou sont les corps  des fusillés ? une multitude d’hypothèses
Rapidement après la guerre, divers témoins sont entendus. Sans apporter d’éléments décisifs. Au fil des années, malgré la peine des familles, l’intérêt pour cette énigme faiblit. L’affaire est relancée dans les années 60 puis au milieu des années 80 sous l’impulsion de Jacques Vico, résistant caennais. En 1994, il publie avec Jean Quellien "Massacres nazis en Normandie" aux éditions Corlet (dont nous avons tiré beaucoup d'informations). Mais l’énigme reste entière car les témoignages sont imprécis, contradictoires et de multiples hypothèses sont possibles. De plus, il est probable que plusieurs lieux pourraient exister.
Jean Quellien les ferme les unes après les autres sans pouvoir apporter une piste fiable : « On a parlé des environs de Bayeux. Quand on regarde le front à la date du 29 juin, on se demande ce qu’auraient été faire des Allemands dans un secteur tenu par les Anglais. L’aérodrome de Carpiquet ? Là aussi, bizarre de venir enterrer plus de 70 corps tout près de la ligne de front. Des fouilles y ont eu lieu. C’étaient les corps de soldats canadiens. Les mines de May-sur-Orne ? Drôle d’idée de venir dans ce site où étaient réfugiés des milliers de civils. »
L'hypothèse du transfert des corps en dehors de Caen le 30 juin 1944 pose problème car tous les ponts de l'Orne sont détruits. Seule une passerelle (voitures, camions légers) a fonctionné jusqu' au 7 juillet 1944.
  • Les témoignages français
En historien, Jean Quellien se concentre sur les témoignages et  documents originaux pour évoquer des  pistes. 
    • le 12 octobre 1944, témoignent devant le juge d'instruction de Domfront  les 2  survivants de l’équipe des prisonniers d’Alençon  : "Brieux à Goupillières?"
Deux détenus de droit commun  de la prison d'Alençon  Marcel Constantin et Marcel Heurteaux   faisaient partie des huit prisonniers d’Alençon chargés par la Gestapo d'Alençon  de partir à Caen pour exhumer les corps des fusillés de la prison. Constantin déclare :
Ils sont  enchainés dans une camionnette qui transporte aussi des explosifs et arrivent à la prison de Caen le  29 juin au soir où ils sont incarcérés. Réveillés le lendemain très tôt, ils démolissent à l'explosif le mur des courettes intérieures puis, ouvrent une fosse de 5m sur  10m ou des cadavres sont disposés en 6 rangées de  4 corps. Les corps sont exhumés et chargés dans  2 camions. Une autre équipe travaille sur une autre fosse. Ils repartent dans une camionnette bâchée sans voir l'extérieur. La route est tortueuse, bordée d'arbres.. Les camions se sont éloignés et ils ne les ont pas revus.
Devant un juge d’instruction, il décrit les lieux : « L’endroit où nous étions n’était pas de la plaine. Il y avait des haies. Nous traversions un pont sur une rivière de cinq à six mètres de large ».

Constantin est décédé mais Heurteaux est réentendu en 1986 devant un commissaire divisionnaire chargé d’une enquête par des associations de résistants et confirme. Il précise  qu'ils ont roulé lentement pendant une demie heure  à trois quarts d'heure puis ont été mitraillé et sont revenus  à la prison.  Il évoque aussi le trajet des camions allemands : « Il a aperçu une pancarte où il a lu ou a cru lire l’indication Saint-Brieuc, ou un nom à consonance voisine. »

Pour l’historien, Saint-Brieuc ne peut pas être retenue comme une destination possible. Mais à partir de ces documents, il propose une nouvelle piste : « La description du parcours peut correspondre à la vallée de l’Orne. La destination finale des corps n’est pas très loin de Caen. Pour les Allemands, aller vers le Sud, là où ils maîtrisent encore le terrain, semble logique. Après Caen, pour traverser l’Orne, le premier passage possible est sur le pont de… Brieux, à Goupillières. Tout près se trouve la ferme du Fou pendant à Espins, où une partie de la Gestapo caennaise s’était repliée depuis le 6 juin. Je ne dis pas que j’ai la réponse mais tous ces éléments sont troublants. »

Une assistance sociale retraitée, mademoiselle Pesche, a indiqué  dans un compte rendu avoir visité en 1944 les prisonniers d'Alençon. Constantin lui aurait dit avoir participé  à l'exhumation et indiqué que les camions auraient suivi la route de Falaise puis un chemin vers des carrières et trous d'eau où les corps ont été déchargés.
Il existe donc aussi  la possibilité que le lieu soit la commune de "Brieux" située à 10 km  au Sud de Falaise, dans l''Orne qui, de plus, possède une carrière créée en 1920 : "Carrière de Vignats"



    • le 20 décembre 1944 : rapport du Commissaire central de Caen sur l'exhumation : "entre Caen et Bayeux"
Il confirme la présence d'une dizaine de jeunes français dans un camion allemand, des explosions et  48 heures d'exhumation. Les corps partent dans une direction inconnue entre Caen et Bayeux

    • le 13 janvier 1951, le tribunal militaire de Paris interroge Constantin
Il confirme ses propose le convoi roulait vers Bayeux et que les cadavres devaient être abandonnés dans des fossés.

    • le 31 janvier 1951, le tribunal militaire de Paris interroge  Haquin qui est confronté à Constantin
Constantin déclare que Haquin l'a accompagné avec Heurteaux et répète ses propos précédents. Mais Haquin déclare : "Je n'ai rien  à dire !"
    • le 14 mars 1964 :Mise au point de la nouvelle  "Commission du souvenir des fusillés" de Léonard Gilles
Elle indique que les recherches sont restées vaines. Les divers témoignages mènent à des pistes diverses qui se sont révélées fausses après des recherches :
-carrières de Carpiquet
-butte du champ de tir
-butte de la colline des Oiseaux

 J Delarue commissaire chargé à Paris de la recherche des criminels de guerre indique que selon un agent français du SD de l'Orne (Poupard) c'est le chef SD d'Alençon qui aurait donné l'ordre des exhumations, confirmé par l'agent français Haquin  qui accompagnait dans la camionnette  des 8 détenus d'Alençon. Haquin et Poupard indiquent que 20 corps sont chargés dans une camionnette et les autres dans des camions, et transportés à Rouen. Six prisonniers témoins auraient été ensuite exécutés. Heurteaux et  Constantin se seraient évadés.
Un autre rapport de Delarue du 3 décembre 1986 précise qu'un agent français aurait indiqué que ce n''était pas Rouen mais "Route de Rouen"
D'autres gardiens Puy du pin et Mahé indiquent plusieurs voyages en rotation de une heure trente en direction de Bayeux.

    • le  6 Juin 1964
Léonard Gilles lance un appel radio et  à la télévision qui, malgré son audience, n' apporte rien, si ce n'est des témoignages fantaisistes.
    • Presse Normande en 1981 (Ouest France et Paris Normandie) après l'audition de Barjaud, Lebrun, Collard  par le juge Moitié dans le cadre d'une enquête diligentée par l'Allemagne
      • Il semble acquis que le transfert des corps a été fait  sur ordre de Rouen par des camions d'Alençon, avec des prisonniers polonais et russes pour être brûlés du côté d'Argences 
      • divers autres témoignages indiquent d'autres lieux comme Pont D'Ouilly,  l'entrée du château de Baron sur Odon, la forêt de la Londe près de Rouen

    • Presse en 1985 (Ouest France, Pays d'Auge, le Matin, Liberté) rapporte que des prélèvement et analyses du sol dans la forêt de la Londe indiquent une crémation puis que cela  n'est pas sûr  :"aucune réponse claire et définitive"

    • 6 juillet 1985 : Témoignage de Albert Puy du Pion, gardien chef de la prison de Caen ( déjà entendu le 17 juillet 1944)
      Il confirme l'arrivée le 29 juin  au soir d'un camion avec 8 jeunes qui ont exhumé les deux jours suivants les corps. Il précise qu'ensuite il a vu du sang frais qui montre de nouvelles exécutions :les 8 jeunes.

    • 1986: Au final, il est décide d'établir  par J Delarue une mission chargée de rassembler tous les éléments et documents pour éclaircir cette affaire ; le 3 décembre 1986,  un rapport de 28 pages  est déposé,  il montre les incohérences, contradictions, invraisemblances mais qu'il existe aussi des cohérences, en particulier en liaison avec le contexte géographique à Caen au moment des faits.
      En conclusion J Delarue pense que  les corps exhumés ont été réinhumés en plusieurs endroits dans le même secteur, aux environs de Caen, à l'Ouest, en direction de Bayeux (et qu'ils n'ont pas été transportés en forêt de la Londe).
      En fait, ce rapport  n'apporte rien de nouveau...

Qu'apportent les témoignages allemands?

  • Les témoignages allemands
Après la guerre, les services français multiplient les opérations afin d'obtenir des témoignages allemands concernant les exécutions et le transport des corps.
    • 26 Juillet 1946, direction de la sureté, Zone française, Fribourg, témoignage de Heinz Hause (Sipo de Rouen)
      Il confirme l'exécution de 80 détenus sur ordre de Heyns, avec Geissler qui y assisté. Concernant l'exhumation , il indique : "ils furent exhumé  et leur corps furent brulés dans la forêt non loin de Caen"

    • 28 Mars 1947, Signalement de la Direction des Renseignements Généraux
      Il est indiqué qu'il n'a pas été possible d'identifier les auteurs des exécutions et que les recherches  pour découvrir les corps n'ont pas abouti. Les responsables éventuels seraient  des membres de la Gestapo : Von Berthodi "Albert" et Heyns  "Bernard".

    • 22 Juillet 1947: Services français en Allemagne, témoignage de Kurunde Walter (SD de Rouen)
      • Il indique que Meyer, chef de la Gestapo de Rouen, a fait acheter en juillet 1944 des gants en caoutchouc. Puis  2 camions avec chauffeurs allemands et 20 russes sont partis à Caen déterrés 80 corps qui ont été transportés dans une forêt prés de Rouen pour être brulés.
      • Ceci est confirmé le 26 mai 1948 lors du procès Hambourg par l'interprète Shneider que les corps ont été brulés dans une forêt près de Rouen.

    • 10 juin 1949 : Direction de la sureté en Allemagne, témoignage de Trieber Gertrud , (secrétaire de la Gestapo de Caen) 
      • confirme les exécutions de 80 détenus
      • indique que début juillet 1944 Heins et Geissler de Caen sont convoqués à Rouen par Muller qui demande de supprimer toute trace des exécutions. Les corps sont exhumés et incinérés sur les bords de la Seine

    • 1993 : Réponse de l'ambassade de la RFA à une demande d'une association de la Manche qui apporte divers témoignages, en particulier:
      • Témoignage de Henrich Meyer le 24 avril 1988
        • confirme la volonté  de supprimer toute trace des exécutions.
        • indique "les corps ont été brûlés sur un terrain boisé aux environ de Rouen, à 30 à 40 km de Rouen en direction de Caen. j'ai vu moi même brûler les corps" Il ne peut préciser exactement le lieu.

    • Les historiens locaux s'en mêlent ! 

      • 2017 : Les "historiens locaux" cherchent aussi... : Louvigny ?

      Témoignage de Jacques Pignot, l’ami et camarade de l’un des fossoyeurs de Louvigny 

       Vanina Brière, chercheuse à la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, indique que  les 70 à 80 résistants – selon l’actualisation des données par la Fondation et la Direction des Anciens Combattants – ont été « enterrés » ou « jetés » quelque part, à l’ouest de la ville, dans un endroit toujours recherché, jusqu’à ce jour ». Depuis peu, un homme a décidé de révéler ce qu’il croyait savoir de cette terrible histoire de guerre, que d’aucuns qualifient même de « crime de guerre ». Il s’agirait d’une double révélation de « l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme… ».

      D'après Jacques Pignot, 70 ans en 2017. 
      Ancien cheminot, plutôt mécanicien à la retraite, sur la ligne Cherbourg-Caen-Paris, il regardait la télévision chez lui quand un reportage sur les massacres nazis attire soudain sa mémoire. Ce Caennais se rappelle alors une histoire étonnante. Il affirme avoir recueilli les confidences d’un camarade cheminot, qui voulait « peut-être soulager sa conscience ». Cet ami, dénommé Eugène Viez, lui a raconté dans quelles conditions il aurait été réquisitionné par « les Occupants » (les Nazis) pour creuser à la hâte plusieurs tombes, qui pourraient bien être la dernière demeure des « fusillés de la prison de Caen ».

      Ce dont se souvient précisément Jacques Pignot est-il de nature à relancer la seule question qui vaille relative à la localisation des corps ? « Je travaillais en équipe avec mon camarade Eugène Viez à la SNCF. Un jour, il m’a dit, « il faut que je te parle ». C’était au moment du Débarquement allié, qui a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 juin et s’est poursuivi pour les Caennais jusqu’aux 9 et 19 juillet dates de la libération de Caen rive gauche puis rive droite.

      Eugène Viez raconte alors qu’avec de des jeunes hommes de son âge,  ils assistaient à une séance de cinéma au Trianon – une salle de cinéma qui se trouvait en face de l’Hôtel de Ville – sur l’emplacement actuel de l’ancienne Bibliothèque municipale de Caen. « C’était en début de soirée ». Tout d’un coup, ils ont vu arriver une troupe de soldats dans le cinéma. « Tout le monde dehors, mains sur la tête ! » ordonna un officier allemand. Les jeunes s’exécutent. En ordre et sous bonne garde, ils se dirigent vers la sortie de la salle conformément aux indications de l’officier.

      Dehors, deux camions attendaient. Moteurs ronflants. La vingtaine ? peut-être une trentaine – de jeunes caennais, des « garçons » d’une vingtaine d’années et quelques adultes en rang, devaient monter dans les véhicules militaires, les uns derrière les autres, « sans broncher ». L’embarquement terminé, bâches des camions rabattues, le convoi s’ébranle alors dans les rues de Caen vers une destination ignorée des jeunes raflés. « Ils ne voyaient rien », précise le narrateur. Tout ce qu’ils ont pu noter, c’est le temps mis pour arriver à destination. « Il faisait déjà nuit et le trajet a duré 15 à 20 minutes ».

      Une fois descendus des camions, les soldats allemands leur ont indiqué un emplacement, autour d’une structure qui semblait être un château d’eau non loin d’une bâtisse évoquant une sorte de demeure de maître. Un manoir ? Un château ? Ses dépendances ? En tout état de cause il s’agissait a minima d’une grande propriété, un domaine en bordure d’une forêt imposante.

      Les Allemands leur intiment alors l’ordre de creuser des trous… Des tombes en somme, disposées en demi-circulaire autour de ce château d’eau. Ils se sont vus mourir dans l’étape d’après… Angoissante manœuvre qui dura toute la nuit, jusqu’au petit matin. Combien de tombes creusées ? Combien de trous ? Jacques raconte mais ne s’en souvient plus ; si tant est qu’il ait eu cette information. Toujours est-il que, à un moment donné, les soldats allemands leur demandent de tout stopper et de s’en aller. « Allez-vous en ! Maintenant ! Allez ! ».

      Sans attendre, ils se sont mis à courir comme des lapins, la peur au ventre, en se disant « ils vont nous tirer dans le dos ». Il fallait s’enfuir. S’enfuir, pour aller où ? Ils l’ignoraient mais couraient toujours en attendant la fameuse rafale qui finalement ne viendra pas. Courir aussi vite que possible, en direction de la forêt s’ouvrant devant eux, jusqu’à disparaître complètement leur a sauvé la vie… Eugène Viez continue son récit à son ami et camarade Jacques. Il pensait avoir reconnu ce domaine, vu un pigeonnier et pas un château d’eau. Quelques années plus tard, il se souvenait avoir pensé retrouver à Louvigny la configuration du trajet effectué à la fin de la guerre. La mémoire du narrateur flanche sur ce point. Les dates ne sont pas précises. Certains détails lui échappent.

      Pendant plusieurs décennies, Eugène Viez et Jacques Pignault ont enfoui dans leur mémoire cette histoire tragique traitant de l’un des massacres perpétrés par les Nazis sur les populations civiles, résistants et autres otages. Viez a eu un fils qui se souvient de cette histoire racontée par son père. À une nuance près, Pignault parle de pigeonnier à la place d’un château d’eau qui ressort de la version du fils, Michel VIEZ, aujourd’hui retraité de l’industrie, Président de la Société de Chasse communale de Fleury-sur-Orne.

      Les vérifications opérées auprès du cadastre à la mairie de Louvigny indiquent qu’il s’agirait bien du château de Louvigny, qui disposait, à 15 ou 20 minutes de Caen, d’une imposante forêt domaniale. Le pigeonnier y figure bien.

      Toutefois les historiens ne semblent pas s'intéresser à cette piste du témoin d'un témoin....

      • 2019 Claude Bodin lance une cagnotte en ligne pour vérifier où sont les corps des fusillés de la prison de Caen de juin 1944 : à Louvigny ?
      et complément
      Un ancien sous-préfet, Claude Bodin, vient de lancer une campagne de financement participatif pour réaliser des sondages à Louvigny aux portes de Caen. Là où il pense que les dépouilles ont été cachées.
      Si l’État a mené des recherches officielles jusque dans les années 1980, aucune piste n’a abouti. Depuis, plusieurs hypothèses ont été émises sur le lieu où ont été déposés les corps mais il faut des certitudes
      .

  • Quelle conclusion?

    • Les faits établis
      • 6 juin 1944 : débarquement, la Gestapo s'affole et semble dépassée par les évènements surtout que les possibilités de transport par voie ferrée sont  impossibles.

      • Fin juin, il n'existe plus de ponts sur l'Orne sauf une passerelle étroite détruite le 7 juillet par l'aviation. Les alliés sont aux portes de  Caen (Epron,  Buron, Authie, Carpiquet). Circuler pour les allemands se révèle très compliqué, voire impossible.
        les sorties possibles sont très limitées  sauf dans un secteur  Ouest et Sud-Ouest

        Carte Wikipédia : La bataille de Caen
Plan de reconstruction et d'aménagement de la ville de Caen, en 1946, par l'urbaniste Brillaud de Laujardière, ministère de la reconstruction et de l'urbanisme. En Trait orange, la reconstruction de voies nouvelles : tous les ponts sont  à reconstruire (N°18)
Source : Archives du calvados
Voir ce dossier sur les ponts de Caen en 1944

  • Les point fiables des témoignages
      • Le croisement des témoignages  ont  des points communs fiables :
        • les dates de réalisation : exécution le 6 juin et exhumation le 30 juin
        • l'arrivée de plusieurs camions avec des soldats et plusieurs équipes (venant probablement  d'Alençon)
        • des exhumations qui durent au moins 48 heures
        • des rotations de camions d'une heure trente environ
        • la présence d'allemands (Gestapo, feldgendarmes)
        • le déchargement des corps à proximité de Caen
          et donc, le 30 juin 1944,  avec la destruction des ponts sur l'Orne et l'avancée alliées seuls les secteurs Ouest et Sud-Ouest de Caen semblent concernés.
        • Il est impossible de connaître le ou les  lieux précis, il est plausible qu'il existe plusieurs lieux. 
        • Les rares sondages effectués sont très insuffisants

      • l'hypothèse de la crémation des corps est uniquement allemande, de manière, indirecte, par  des témoignages d'un témoin qui se réfère à un autre témoin... qui semble venir de la volonté de  brouiller les pistes afin de cacher une réalité passible de  poursuites pour  crime de guerre. De plus, les dates citées (en juillet 1944) sont improbables en raison de la situation militaire de la libération de Caen (rive gauche libérée le 9 juillet)
    • Et demain?
      • Le réalisme implique que les corps ne soient jamais retrouvés
        mais
      • Avec  beaucoup de  chance, et surtout  en utilisant de nouvelles  technologies (radar infrarouge LIDAR) qui nécessitent des moyens (avions détecteurs), d'associer des compétences  (histoire,  géographie, géologie...) tout est possible !


Source essentielle de ce dossier
Massacres nazis en Normandie de l'historien J Quellien et J Vico, résistant

Complément

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