Affichage des articles dont le libellé est Paul Bernard. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Paul Bernard. Afficher tous les articles

Paul Bernard

De brillantes études le mène dans les colonies

Paul Bernard, né en 1892 à Paris, est un ancien élève de l'École polytechnique. Pendant la Première Guerre mondiale, il est officier dans l'artillerie, il  en sort avec le grade de capitaine et décoré de la croix de guerre.
Il part au Tchad dans les forces coloniales puis à Hanoï comme officier d'ordonnance du gouverneur général d'Indochine en 1923. Il mène ensuite une carrière dans la société financière française et coloniale, devient inspecteur général prend la direction générale de la société puis rentre en France en 1933 où il est administrateur délégué de la société à Paris. Pendant toute cette période, il écrit des essais économiques.
En 1940, après six mois en tant qu'officier d'artillerie au front, il prend la présidence du Comité d'organisation des productions industrielles coloniales (COPIC).

Résistant
Dès 1940, alors que la France du Nord est envahie, il commence son activité dans la Résistance en qualité de chef du maquis "Camille" près de Saint-Léger-Vauban (Yonne), et un peu plus tard avec le pseudonyme de "Luc" dans le secteur de Quarré -Les-Tombes.

Il est contacté au moment même de sa création par le réseau de résistance Alliance, créé par Georges Loustaunau-Lacau en 1940 ; il est considéré comme une recrue potentielle mais pas tout de suite intégré au réseau, qui préfère le laisser dans l'ombre pour préserver ses fonctions officielles.

En mars 1943, Marie-Madeleine Fourcade, devenue chef du réseau à l'arrestation de Loustaunau-Lacau en 1940, fait de Bernard son successeur potentiel officiel. En juillet 1943, au départ de Fourcade pour Londres, Paul Bernard prend donc la tête de l'activité de renseignement sous le nom de code de « Martinet »; Léon Faye, chef militaire du réseau, conserve toutefois sa direction.

Chef du réseau Alliance pendant 6 mois
En septembre 1943 Faye est arrêté par la Gestapo, et Bernard le remplace ; sa nomination est confirmée par le général Giraud, auquel est alors rattaché le réseau. Il applique dès lors une décentralisation totale des différents secteurs, mais se brouille avec certains de ses subordonnés (tels Georges Lamarque ou Jean Sainteny).

Le 17 mars 1944 à Paris, alors qu'il arrive à un rendez-vous avec son estafette pour lui remettre des messages, Paul Bernard est arrêté par la Gestapo qui l'interroge et le torture au 84 avenue Foch, le soumettant notamment au supplice de la baignoire. N'avouant rien, il est incarcéré d'abord à Fresnes puis déporté le 8 avril à la prison de Kehl où il est brutalisé et soumis au régime « Nuit et brouillard ». Le 13 novembre 1944, il est transféré à la prison de Moabit, à Berlin, d'où il sort le 22 avril 1945, lorsque les Allemands libèrent tous les prisonniers. Après avoir subi les combats extrêmement violents de la dernière heure à Berlin, il est finalement rapatrié à Paris par un avion américain en juin 1945. Son fils, Marc, qu'il avait embauché dans le réseau Alliance, fut par contre fusillé par les Allemands.


Il a fondé en 1946 et présidé jusqu'à sa mort  en  1960 la compagnie aérienne Transports aériens intercontinentaux (TAI) absorbée depuis par Air France.


Source