- DUVAL Auguste, Émile, Albert alias F350
- Né le 29 mai 1906 à Rauville la Place (Manche) 38 ans
- Profession :Boucher
- Résidant à Ouistreham
- Marié 2 enfants
- Résistant depuis mai 1944, recruté par G Thomine, comme agent de renseignement au sein du réseau Alliance, secteur "Ferme" avec le matricule "F 350".
- Arrêté le 5 mai 1944 à son domicile puis interné à la maison d’arrêt de Caen
- Fusillé le 6 juin 1944, dans une cour de la Prison de Caen. Inhumé provisoirement dans la cour de la prison puis le 30 juin exhumé et transporté par les allemands dans un autre endroit inconnu. Les corps des victimes du massacre n’ont pas encore été retrouvés.
- Son nom figure
- sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen
- sur le monument aux morts ainsi que sur la plaque commémorative 1939-1945 du musée, à Ouistreham (Calvados).
INTERROGATOIRE : SYNTHESE
Par ailleurs, seul, Thomines (plusieurs fois torturé) dans son interrogatoire, sous la "dernière menace" indique : "J'avoue que j'ai aussi recruté le DUVAL de Ouistreham pour l'organisation. Environ en juin de l'année dernière, je cherchais, selon l'ordre, un homme pour Couliboeuf à Ouistreham et je l'ai trouvé en Duval, qui a immédiatement accepté de travailler pour l'organisation.".
L'on remarquera que les deux hommes ne disent que le minimum indispensable, avec une cohérence réciproque dans leurs propos. Se sont-ils concertés en prison ?
Tous ces éléments suffisent à montrer qu'il appartient bien au groupe Alliance.
RAPPORT FINAL traduit
7/ Le ressortissant français
Auguste Duval, né le 29.5.06 à Ronville la Place (Manche),
domicilié à
Ouistreham, marié, 1 enfant, catholique,
figure dans
l'organigramme sous le nom de" Boucher F 37 "_
Il avait déjà été recruté par Thomine à l'automne 1942 pour le service de renseignements, alors en cours de création à l'initiative de Couliboeuf. (p. 34 du A.) Par ailleurs, Dragon a également dit à Douin qu'il avait un homme de confiance en Duval au cas où il aurait besoin de renseignements sur la région de Ouistreham. (p.13 du A.). Douín, cependant, prétend n'avoir jamais exigé de renseignements de Duval.
Duval avoue néanmoins appartenir au groupe de Thomine, dont il sait qu'il est dirigé contre la Wehrmacht allemande. Il s'attendait, en outre, en cas de débarquement, à des instructions spéciales sur ce qu'il devait faire. (p.34 de l'A.)
INTERROGATOIRE traduit
Caen le 11/05/1944
Interrogatoire
A la prison de la Wehrmacht à Caen apparaît le ressortissant français et boucher, fils du défunt Auguste D. et d'Angèle, née Yvetot
DUVAL, Auguste,
né le 29/05/1906 à Rouville la Place (Manche), maintenant domicilié à Ouistreham, déclare, ayant été élucidé sur le sujet de son interrogatoire et averti de devoir dire la vérité, ce qui suit:
Sur la personne:
Mon nom tel qu'indiqué ci-dessus, je suis né le 29/05/1906 à Rouville-la-Place et j'ai fréquenté l'école de 6 à 13 ans. Ensuite, j'ai appris le métier de boucher. J'exerce encore ce métier aujourd'hui, en partie pour mon propre compte, en partie en tant qu'employé du service économique de la ville de Ouistreham. J'ai une sœur et un frère. Mon père est décédé, ma mère vit à Verson. Je suis marié à Fernande, née Legrand, et j'ai un fils de 13 ans. Je suis catholique, je n'appartiens à aucun parti politique et je n'ai pas de casier judiciaire.
Sur l'affaire:
L'infraction pénale que j'ai commise a fait l'objet d'une discussion avec moi et j'ai ce qui suit à dire :
En 1942, j'ai rencontré le Français Georges Thomine, qui vit à Port-en-Bessin. Thomine m'a dit qu'il était en train de créer un groupe de résistance et m'a demandé de rejoindre cette organisation. Au début, j'ai refusé, mais ensuite j'ai rejoint l'organisation. Aujourd'hui, je ne peux plus dire exactement quand c'était. Je connaissais le but et l'objectif de ce groupe de résistance. Thomine m'avait également dit qu'en cas de débarquement anglais, je recevrais d'autres instructions et que je devrais être prêt à tout moment. Je ne savais pas ce que je devais faire. Je n'avais pas de nom de couverture, de nom de guerre ou de numéro, et je n'ai pas reçu d'assignation monétaire.
Je ne peux pas donner plus de détails sur les autres activités de ce groupe de résistance, je n'ai
rejoint cette organisation que par la persuasion de Thomine. Cependant, j'étais pleinement conscient que c'est une chose très dangereuse d'appartenir à un tel groupe.
Je ne me souviens pas du jour exact où j'ai rencontré Dragon. C'était peut-être en 1942 ou un an plus tard, j’étais à l'abattoir à Ouistreham quand un jeune homme s'est approché de moi et a demandé Thomine. J'ai donné à cet homme l'adresse de Thomine et il est parti dans sa Simca. Je n'ai vu ce jeune homme qu'une seule fois, je ne connais toujours pas son nom.
J'ai dit la vérité sur tous les points et je n'ai rien caché. L'interrogatoire a été mené en français, j'ai pu le suivre et j'ai tout compris. Par ma signature, je reconnais son exactitude.
Sources
- https://maitron.fr/spip.php?article195214, notice DUVAL Auguste, Émile, Albert par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 7 septembre 2017, dernière modification le 21 janvier 2021.
- Archives sur les fusillés de la prison de Caen le 6 juin 1944 – SHD Vincennes GR 28 P3 71 » publication de Marc Antoine de Saint Pol
