Jean Roger "Sainteny"

Jean Roger dit "Sainteny" ou "Dragon" est né en 1907 au Vésinet. Il étudie à
Paris, aux lycées Condorcet et Janson-de-Sailly. Il intègre la banque de l’Indochine qui l’envoie en Indochine française en 1929. Il rentre en France en 1932 pour fonder une affaire d'assurances-conseil.

Résistant en Normandie,  il rejoint Alliance.

Démobilisé en 1940, il rejoint la Résistance dans le Cotentin. Il est contacté dès octobre 1940 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau, qui est en train de monter un réseau de renseignement avec l'aide (plus ou moins volontaire) des autorités vichystes. Jean Roger n'est pas alors rattaché au réseau qui deviendra l'Alliance, et reste dans le Cotentin. Arrêté en septembre 1941, il est relâché faute de preuves. Lui et son groupe rejoignent le réseau Alliance début 1942, Roger conservant le contrôle du secteur du Cotentin.

Il recrute notamment le mari de sa sœur, le lieutenant Michel Fourquet. En novembre 1942, il permet à Claude Hettier de Boislambert et à Antoine Bissagnet de s'évader.

« Dragon » (nom de code qui lui est attribué) devient peu après le responsable de la Normandie au complet. Arrêté une nouvelle fois en septembre 1943, il s'échappe et passe dans la clandestinité, sous le nom de Sainteny. Parti à Londres en mars 1944, alors que le réseau est quasiment démantelé par les arrestations de ses chefs successifs (Léon Faye en septembre 1943, Paul Bernard en mars 1944), Roger retourne en France sur ordre de Marie-Madeleine Fourcade, chef historique du réseau, afin de prendre la tête des effectifs survivants en zone occupée.

Des responsabilités croissantes dans le réseau alliance jusqu'à la codirection

Son travail est efficace, permettant à neuf émetteurs situés entre Lorient, Paris, Le Mans et Soissons de transmettre les renseignements. Roger est également responsable du plan « DIP », visant à sonder les personnalités de Vichy concernant l'issue de la guerre ; il semble que des contacts aient été pris au moins avec Pierre Laval, intéressé. Mais à la suite du recrutement d'un radio agent double, Roger et la plupart de ses agents sont arrêtés en le 7 juin 1944.

Évadé le 4 juillet de la rue des Saussaies, il retrouve à la fin du mois Fourcade à Paris, qui vient reprendre en main la totalité du réseau. De par les opérations du débarquement de Normandie, les résistants ont la possibilité d'apporter directement leurs renseignements à ceux qui en ont besoin ; si les émissions radios continuent, Jean Roger est chargé de transporter une partie du courrier à travers la ligne de front. Roger effectue par deux fois ce trajet dangereux, apportant notamment au général Patton les renseignements qui lui permettront d'investir Paris.
Jean Roger prit la codirection du réseau avec Marie Madeleine Méric de septembre 1944 jusqu’à la libération.

Après la libération de Paris, Jean Roger permet l'arrestation de Jean-Paul Lien, agent double de l'Abwehr qui avait permis la capture de Léon Faye et les arrestations qui ont suivi en septembre 1943.

Après guerre
Leclerc, Hô Chi Minh et Jacques Sainteny, en mars 1946 à Hanoï, après le retour de l'armée française au Vietnam du nord.
En Indochine
Il occupera ensuite diverses responsabilités en Indochine (direction de la mission militaire française à Kunming, Commissaire de la République pour le Tonkin et le Nord Annam). Il rentre en France en
1946 (négociations avec Hô Chi Minh) puis y retourne et est grièvement blessé. Il demande en décembre 1947 sa mise en disponibilité et occupe les fonctions de gouverneur des Colonies.
En 1954 il est rappelé en activité et nommé délégué général de France au Nord-Vietnam.


Carrière politique
Au Conseil Constitutionnel 
En 1958 il rentre en France pour le soutien de l'action du général de Gaulle et entamera une carrière politique. Il est commissaire général au Tourisme de 1959 à 1962. Élu député UNR-UDT en 1962 de la deuxième circonscription de la Seine, il entre au gouvernement Georges Pompidou  en 1962 en qualité de ministre des Anciens combattants et Victimes de guerre et est titulaire de ce portefeuille entre jusqu'en janvier 1966. De mars 1968 à mars 1977, membre du Conseil constitutionnel.
De 1967 à 192, il est administrateur d'Air France mais également administrateur de l’Institut International d’administration publique

Il décède en 1978 et a été inhumé à Aignerville dans le Calvados

En complément, Lire notre fiche pour sa biographie en liaison avec son activité avec le réseau Alliance secteur Ferme

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