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Activités du réseau Alliance

Plan

1- LE RENSEIGNEMENT
2- LES COMMUNICATIONS
3- LES ACTIVITES DE RESISTANCE
4- ALLIANCE ET LES SERVICES SECRETS



1- LE RENSEIGNEMENT

Les anglais récoltent les fruits des renseignements  du réseau qui bénéficie d'une aide très importante des services secrets britanniques qui le qualifient de la plus efficace centrale indépendante de renseignements en France occupée.

A l'actif d'Alliance figurent notamment du renseignement militaire sur toit le territoire et en Afrique du Nord

  • Des transmission d'informations et relevés topographiques
    • mouvements, emplacement de bateaux, sous marins (U-Boots)  (activité du sous réseau "Sea Star"  implanté à Lorient, Toulon, Bordeaux, La Rochelle, Brest qui surveille les activités Tous les mouvements de navires et U-boot sont ainsi connus et transmis => voir le dossier organisation du réseau)
    • construction et localisation des emplacements défensifs comme le mur de l'Atlantique
    • activité, mouvement, emplacement des troupes nazies.
    • création de cartes, croquis des installations allemandes dans l'Ouest et sur le littoral atlantique et méditerranéen
    • Transfert d'une carte des côtes de la Manche précisant toutes les forces allemandes ce qui contribua au succès du grand débarquement  (Carte de R Douin)
    • Pendant l'été 1943, le réseau Alliance recueille des informations d'une grande importance sur l'existence d'armes secrètes (V1et V2) avec la découverte du laboratoire en Allemagne et la construction de plateformes de lancement en France. Des raids aériens britanniques détruiront un tiers des installations secrètes allemandes. (Alliance fut un des premiers réseaux à révéler les armes secrètes d’Hitler, les V1 et V2 qui seront lancés sur Londres de juin 44 à mars 45. )

  •  Des opérations en mer
    • bateaux  vers l’Angleterre en Bretagne (réseau Sibiril) en 1942/43
    • sous marins vers Gibraltar (5 et 7 novembre 1942)
    • enlèvement au Lavandou par vedette rapide britannique-février 1944
  • Des missions diverses
    •  l’organisation du passage du général Giraud vers l'Algérie en novembre 1942 et devient l’un des éléments de la résistance giraudiste. 
    • 14 opérations Lysander à Ussel dès avril 1942 (14 opérations, 54 passagers A/R)
    • chaînes de passage par les Pyrénées pour agents via Bézier et Oloron


En Normandie : du renseignement  militaire en particulier sur

2- LES COMMUNICATIONS

Les renseignements recueillis étaient essentiellement transmis aux alliés grâce aux émissions clandestines d'un  réseau d'appareils radios accrochés sur la Centrale de Londres.
Les moyens de communication avec les services alliés  pour transmettre les renseignements sont toutefois variés  mais nécessitent  de prévoir des lieux de parachutages, des terrains pour les atterrissages de Lysander, des lieux surs d’accostage pour des navires ...

Les principaux : 

-le courrier (d'octobre 1940 à avril 1944)  mais, c'est long avant d'arriver  à destination. C'est le premier moyen traditionnel de transmission qui, au début des années 40 s'effectuait soit par mer avec un départ de Bretagne ou Méditerranée, soit par terre en franchissant la frontière suisse ou espagnole avec ensuite un long parcours via le Portugal ou Gibraltar.
Le problème de ces transports étaient leur durée beaucoup trop longue et, de plus, se révélaient peu fiables. Il fallait souvent passer par des diplomates français complices ou par des ambassades

Les documents sont toujours codés :
- à l'encre sympathique était utilisée. Si l'encre sympathique est fournie parles anglais, il est facile de s'en fabriquer avec quelques produits pharmaceutiques.
- codés/chiffrés, souvent en morse avec transposition de lettres et chiffres que MM Méric maîtrise parfaitement. Il existe même de mini dictionnaires de codes  pour les novices.
Dans tous les cas aucun nom réel n'apparait (nom de personnes ou de lieux). Faye a même inventé le "code Corniche" qui cachait dans un texte en clair une phrase. Chiffrer et déchiffrer demandait compétence et efficacité

-Les émissions radio (d'avril 1941 à la Libération), octobre 1941 : 6 postes fonctionnent,  maximum 20  postes de radio en service en 1943. Lire notre Dossier "Radio"

-les parachutages de matériel avec comité de réception  à partir de 1941 (une trentaine en tout), qui   assuraient le ravitaillement en matériel radio, questionnaires, armes fonds, matériel de toutes sortes, livres, vêtements. C'est le nouveau groupe "Avia" qui s'en charge. Ainsi "Bla" l'agent britannique (en, fait, agent double) arrive ainsi le  5 aout 1941.

-Les opérations aériennes de Lysander  (ou Lizzies) permettant d'amener ou d'emmener des agents (Première opération en avril 1942 à Ussel ; au total, 14 opérations effectuées, pour 54 passagers) sont mis en place peu à peu. Le réseau, utilise en tout une dizaine de terrains, qui doivent être souvent abandonnés après une seule opération. Le Lysander est un avion capable de se poser et redécoller sur 300 mètres sur des terrains de fortune. il emportait du courrier, amenait ou expatriait des agents du Réseau ainsi que du matériel. C'est toujours  le nouveau groupe "Avia" qui s'en charge.

-autres moyens les navires,  parfois utilisés ponctuellement, au gré des circonstances : opérations de transfert de personnes par sous-marin (Le Lavandou, Le Cros-de-Cagne) ou par bateau (Carantec, Le Lavandou, Le Cros-de-Cagne), transport de courrier par bateau (Sète - Barcelone avec le "Coëtlogon" et le "Saint Brieuc").


3- LES ACTIVITES et l'ORGANISATION DE RESISTANCE

  • le Recrutement
Le recrutement se fait essentiellement par relation, directe ou indirecte. Toutefois certaines professions en rapport avec l'activité du réseau sont ciblées : officiers de l'armée, cheminots, représentants de commerce, qui voyageaient beaucoup et boutiquiers qui pouvaient servir de boîte à lettres.
Alliance recruta dans tous les milieux sociaux, religieux et politiques, auprès de la droite militaire et nationaliste, des communistes, des hauts fonctionnaires, des cadres, des artisans et des agriculteurs... La moitié des membres appartenait à la fonction publique en raison de leur position stratégique pour obtenir des renseignements, et plus du quart du réseau était composé de femmes .
  • les Activités 
Etre résistant n'est ni un métier, ni une activité ordinaire, aussi l'organisation est-elle spécifique au sein de ces groupes d'hommes et de femmes qui ont choisi de lutter contre l'occupant et s'opposer au gouvernement de Vichy. Comment agir pour une activité clandestine pour laquelle on a reçu aucune formation ? D'ailleurs, le terme même de Résistance n’existe pas.

 Les résistants sont classés selon leur activité :
    • "P0" qualifie les résistants ou agents occasionnels
    • "P1" concerne les résistants réguliers mais qui gardent leurs couverture de travail
    • "P2" qualifie ceux qui devaient entrer complètement en clandestinité , donc sans aucun revenu, aussi dépendaient-ils des aides financières du réseau
    • "sympathisant" est un terme ambigu qui concerne une personne plus ou moins proche d'un résistant (famille, ami, voisin, collègue) qui peut avoir fourni ponctuellement un service.

Le mot d’ordre est de conserver une vie banale pour préserver le plus longtemps possible les siens, aussi faut-il limiter les allées et venues trop nombreuses qui éveillent la curiosité de collègues ou de voisins. Ne rien faire pour se faire remarquer : recevoir trop de visites à des heures inhabituelles (donc avoir recours à des lieux neutres tels que des cafés pour se réunir). Changer d’adresse, revêtir une fausse identité devient le lot commun du résistant ce qui complique la tâche quand on sait que le système de cartes se généralise pour le ravitaillement, l’habillement… Pour circuler, le résistant adopte le mode de locomotion privilégié à l’époque : la bicyclette qui permet aussi de camoufler mots d’ordre et messages dans les pneus ou le guidon.

Les résistants ont des activités personnalisées et spécifiques :
    • chef de secteur : le responsable du petit groupe local : Caby à Villers Bocage

    • agent de renseignement : activité de base pour le résistant d'Alliance. La plupart des résistants cités sont des agents de renseignements. Il faut noter que pour certains leur métier favorise ce type d'activité : facteurs, pêcheurs, agriculteurs...
Exemples de documents réalisés par des agents de renseignements
 (ne proviennent pas du secteur Jardin)


relevé topographique d'atterrissage de Bouilhancy



Défenses allemandes de Saint Valéry

    • agent de liaison: personne qui transporte et délivre des messages (verbaux, instructions, rendez-vous, lettres souvent codés) donc c'est une sorte de facteur ! Ce sont souvent des jeunes gens âgés (18/25 ans) qui se déplacent discrètement à pied, à bicyclette, et par les transports publics dans des lieux qu'ils connaissent parfaitement. Par sécurité on accepte pas les retards de plus d'un 1/4 d'heure. Ces agents de liaison déposent leur message dans "les boîtes aux lettres". Discrétion, courage, disponibilité, rapidité, sont autant de qualités requises. C’est pourquoi ce sont presque toujours de jeunes garçons et filles capables de passer leurs journées en courses harassantes ou de faire des voyages longs et pénibles dans les trains où ils doivent se méfier de leurs voisins.
 Jean Truffaut alias "Tadorne" est l'agent de liaison du groupe, il en a le profil type : jeune (22 ans) célibataire, résidant à Carentan mais étudiant à Paris qui doit donc se déplacer entre ses villes.


exemple de message décodé




    • la "boîte aux lettres" C'est le complément indispensable de l'agent de liaison. Elle est réalisée par un résistant dont le métier est compatible avec cette activité comme commerçant qui a des contacts fréquents. Cette boîte vivante reçoit et transmet le message à un autre agent, souvent un responsable. Cette boîte peut être "statique" ou "morte", sous la forme de l'habituelle boîte à lettre d'un couloir d'immeuble par exemple ou dans une cachette à la campagne. L'agent de liaison peut aussi être une femme qui n'attire pas l'attention

       Maurice Primault est la boîte aux lettres à Caen, il a le profil type : chef de service du rayon marine de la quincaillerie Legallais-Bouchard à Caen aussi voit-il passer beaucoup de monde dans ce grand magasin très connu.

    • opérateur Radio : un rôle stratégique et fondamental qui nécessite des compétences spécifiques pour communiquer avec Londres. Ainsi Jean Caby par son métier est à la fois opérateur à Villers Bocage et le dépanneur radio du groupe.  Ferdinand Rodriguez dit Pie, est le responsable des transmetteurs pour la France, il transporte un peu partout en France des émetteurs radio (à Bayeux). Il assure ses propres émissions du PC et met au point un un système de coordination entre le PC et chaque secteur, ce qui se révèle très efficace. Robert Douin émettait également en radio vers Londres via un émetteur radio dans le clocher de l’église Saint-Nicolas, à Caen.
exemple de message codé transmis par radio



    • autres activités spécifiques comme 
      •  "agent de sécurité"
      •  "agent d'hébergement" 



4- ALLIANCE ET LES SERVICES SECRETS

L'objectif principal est  le renseignement, mais  qui renseigne-t-on ?

  • Alliance et les services secrets
    • les services secrets français

      • Le deuxième bureau
        Il est en charge du renseignement sur les autres nations. Après la défaite de juin 1940, le gouvernement de Vichy continua d’utiliser ces services, entre autres pour la répression des résistants et communistes. Cependant, nombre d’agents des services de renseignements eurent tôt fait de jouer un double jeu dès 1941. Ils aidaient la cause des Alliés soit en les renseignant, soit en nuisant aux activités de l’occupant. 

      • Le Bureau Central de Renseignement et d'Action (BCRA)  à Londres
         De leur côté, les Français libres créent le BCRA ( Bureau Central de Renseignement et d’Action ) à Londres en communication continue avec les gaullistes. Finalement, tous les services de renseignement des Français libres furent fusionnés dans la Direction générale des Services Spéciaux, sous l’autorité de Jacques Soustelle. Après des discussions à Londres Marie Madeleine Méric-Fourcade décide de rejoindre le BCRA, dirigé par le colonel Passy. L'intégration eu lieu en mars 1944, lors de la fusion entre les services d’Alger et ceux de Jacques Soustelle Londres. 

    • Les services secrets anglais

      •  le  Special Operations Executive (SOE) , est créé en juillet 1940, destiné à l'action. Il existe plusieurs sections contrôlant l'action en France, principalement la section F, la section RF et AMF.
        La  section F, qui agit sans coordination avec la France libre, est confiée en  novembre  1941  à  Maurice Buckmaster . Des agents parachutés recrutent de nombreux agents en France qui dépendent directement des Britanniques tout au long de la guerre. La section  F  a suscité la colère du général de Gaulle, qui a demandé, en vain, sa suppression. De Gaulle ne supportait pas qu'il y eût des réseaux agissant en France hors du contrôle de la France libre. La section  RF, créée plus tard, coopère avec le  BCRA. La section  AMF, basée à  Alger, après avoir brièvement collaboré avec les giraudistes, se met au service des gaullistes.
        Selon l'historien britannique Michael R. D. Foot, le SOE a envoyé en France  1  800  agents, dont  1  750  hommes  et cinquante femmes, pendant la durée du conflit.. Les agents du SOE ont armé  250  000  résistants  français, et se sont livrés à d'efficaces opérations de sabotage. . 
      •  le  M16  (l’Intelligence Service) a pour mission le renseignement. Une partie des services  travaille directement avec le BRCA, et, un autre, dirigée par Kenneth Cohen agit directement avec plusieurs réseaux en France et les soutient, notamment  Alliance. 

      •  le  MI9  est chargé des évasions des soldats alliés.

    • Qui profite des renseignements d'Alliance ?

       Loustaunau-Lacau se rend à Lisbonne,  pour rencontrer Kenneth Cohen, du MI6   le 14 avril 1941, la négociation dure  trois jours.  "Crane"  (nom de code de Cohen) souhaite que le réseau s'occupe avant tout de renseignements, Loustaunau-Lacau obtient que les services britanniques avancent les sommes nécessaires au développement du réseau. Loustaunau-Lacau explique également qu'il continuera à aider les envoyés de De Gaulle, et qu'il le tiendra au courant des activités du réseau, par l'intermédiaire de Fourcaud. Crane accepte ces requêtes, à condition que les Britanniques soient toujours les premiers informés des renseignements obtenus. Un nouveau système de récolte d'informations codées est mis au point. Les Anglais fournissent à Loustaunau-Lacau un poste-émetteur, permettant enfin la transmission rapide des informations, ainsi que cinq millions de francs. Toutefois, par sécurité, . Loustaunau-Lacau ne donne aux Anglais aucun renseignement sur les personnes qui composent le réseau.

      En 1942, Faye rencontre de Gaulle  ce qui améliore les rapports entre Alliance et les gaullistes, toutefois  les autres réseaux critiquent leur  (ancienne) proximité  avec  Vichy et leur  leur soumission à l'autorité britannique...

      En 1943,  Marie-Madeleine Méric  à Londres, a de mauvais rapports avec les différents services de renseignements de la France libre : d'une part, le BCRA reproche à l'Alliance de ne jamais directement fournir de renseignements à la résistance gaulliste ; d'autre part, les services giraudistes estiment qu'ils n'ont pas à apporter de moyens à une organisation dont ils récupèrent de toute manière les renseignements par l'entremise de l'IS. Les relations entre les membres du réseau établis à Londres et les représentants de la France libre sont donc plutôt antagonistes, au mieux inexistantes...

      En Mai 1944, le réseau Alliance s’unit au B.C.R.A.  de De Gaulle  de la France libre qu’au moment de la fusion entre les services d’Alger et ceux de Londres.

Historique du réseau Alliance, secteur Ferme & Jardin

Il s'agit, ici, d'une  présentation  du Réseau Alliance, essentiellement au niveau local  "Secteur Ferme" (Calvados). Pour approfondir  au niveau national, consulter  notre histoire du réseau Alliance et le dossier complet du fonctionnement du réseau Alliance . En effet l'histoire de ce vaste réseau est complexe, très tôt les allemands procèdent à des arrestations, aussi est-il  souvent réorganisé, trahi, reconstruit...

Le réseau "Alliance", réseau de renseignements français et filière d'évasion lié aux britanniques (MI 6), a été fondé en 1940 par Georges Loustaunau-Lacau dit "Navarre" ou "Coq", arrêté en 1941, puis repris par Marie Madeleine Méric (Fourcade) dit "Hérisson" (1941-1943, recherchée, elle part à Londres). Ensuite se succèdent Léon Faye dit "Aigle" puis Paul Bernard dit "Martinet" enfin Marie Madeleine Méric repend la tête du réseau jusqu' à la Libération.
Les services allemands appellent ce réseau "l'Arche de Noë " en raison des pseudonymes de ses agents avec un nom d'animal: Civette, Bison noir...

Le réseau "Alliance" est un réseau spécifique, orienté vers le renseignement, non armé, financé et équipé en matériel de radio par le MI6 (Intelligence Service) qui recevait directement les informations. Il a démarré en zone libre (sud-ouest de la France), puis son activité s'est rapidement étendue à l'ensemble de la France, et donc, dans le Calvados, en particulier dans l'Ouest, le "Bessin" avec le sous secteur Jardin

1 - LA CREATION
  • Jean Roger dit Sainteny, le Fondateur
 Jean Roger dit  "Sainteny" ou "Dragon" 
  est démobilisé alors qu'il travaillait dans les secteur bancaire. Il est contacté dès octobre 1940 par le commandant Georges Loustaunau-Lacau, qui est en train de monter un réseau de renseignement. Jean Roger possède une résidence secondaire à Aignerville, dans le Bessin où il a des   contacts avec les locaux, ainsi il crée rapidement une petite base de résistants au cœur de la Normandie, dans le Bessin et le Cotentin.
 Le 1° septembre 1941 Jean Roger est arrêté par la GFP (Geheime Feld Polizei) à Colleville sur mer alors qu'il fait des relevés sur les dispositifs allemands. Incarcéré 12 ours à la prison de Caen, traduit devant la cour martiale, il est relâché faute de preuves un mois plus tard.
Il continue son action et franchira  13 fois la ligne de démarcation. Les anglais  s'inquiétant  de l'activité militaire allemande sur les côtes (stations radars, rampes de lancement de fusées, batteries...)  alertent Marie Madeleine Méric qui demande à Sainteny de structurer localement  une  équipe Alliance.

En décembre 1940, il adopte le nom clandestin de Sainteny et met son organisation au service de MM Méric  pour créer le vaste secteur "Ferme",  qu'il dirige depuis Aignerville.  Sainteny va fédérer son équipe avec d'autres résistants du Bessin. Dés 1941, le secteur Ferme sera divisé en  plusieurs  autres sous secteurs dont le "Calvados ou Jardin".  Jean Roger va multiplier les contacts pour développer le réseau en Normandie (Roger Tillois artisan menuiser à Cherbourg et Antoine de Touchet, commandant d'aviation en retraite à Baron sur Odon)
 En 1941, Léon Faye met en place de vastes secteurs sur l'ensemble du territoire, aussi charge-t-il Sainteny de s'occuper de la région Normandie.

  • Création du secteur Ferme
     En 1941,  Jean Roger dit  "Sainteny" ou "Dragon"  crée le  secteur Normandie. Ce vaste secteur est lui même divisé en sous secteurs qui s'agrandiront et  évolueront  dans le temps:
    • "Ferme" qui correspond  à la Manche, Calvados et Seine inférieure
    • "Verger", qui correspond  à l'Eure, Orne et  Oise sud
    • "Thésée" qui correspond à la Seine Inférieure et Oise
    • "Fleuri" en 1943  qui correspond à l'Orne et au nord Sarthe

eux-mêmes divisés en sous secteurs locaux comme "Jardin" pour le Calvados


  • Organisation du Secteur "Ferme" 








2 - HISTORIQUE DU SOUS SECTEUR FERME : "JARDIN" 

Le  sous  secteur Ferme : "Jardin"  est localisé dans l'ouest du Calvados, essentiellement  dans le  Bessin.

  • Marcel Couliboeuf, le premier responsable
Jean Roger se met d'abord en contact avec l'instituteur de Formigny, Marcel Couliboeuf  dit "Bison noir" ( fausse identité  "Maurice Colas") qui, dés le début de  1941, a créé un réseau dans le Bessin sur un secteur allant de Grandcamp à Arromanches, donc dans la zone interdite où les allemands sont très actifs sur le littoral.
Après plusieurs rencontres, car Couliboeuf se révélant très prudent,  ils décident de travailler ensemble pour faire du renseignement  militaire sur les fortifications allemandes, champs de mines, construction du mur de l'Atlantique...
Couliboeuf obtient des moyens pour la réalisation des objectifs présentés par Sainteny. Couliboeuf   est en contact avec d'autres secteurs de la Manche, en particulier avec Raymond Haugmard "Babouin" de Carentan  et recrute autour de lui :
-André Lesomptier de Trévières prisonnier de guerre rapatrié le 27 mars 1941. Il est chargé de trouver des zones de parachutage.
-Georges Thomines ("Cachalot") pêcheur avec son frère Auguste sur le bateau "La belle effeuillée" qui, à son tour, recrute, un autre pêcheur  Paul Bernier ("Petit Gris") et son père Arsène ("Corydon").

  • Robert Douin, l'artiste dessinateur de cartes
De son côté Robert Douin, artiste peintre et directeur des Beaux Arts à Caen, est résistant dès 1940 dans l’organisation "l’Armée des Volontaires", il  collecte des renseignements sur l’armée allemande et les usines travaillant pour le Reich. En désaccord politique, il vient de quitter ce groupe. A la recherche d'un autre réseau, par l'intermédiaire  du restaurateur Jeanneaux de Bayeux,  il obtient un rendez-vous avec Couliboeuf  qui le met  en contact avec Jean Sainteny. Il reçoit une lettre de Sainteny qui lui donne rendez-vous à la gare de Caen  et lui explique son réseau en relation directe avec les britanniques..  Après réflexion et  plusieurs échanges avec Sainteny, il se décide  à rejoindre Alliance dont il sera désormais le responsable,  du secteur de Caen, en parallèle avec Couliboeuf,   responsable du secteur Grancamp-Port.
Ce vaste sous secteur  s'étendant de Ouistreham à Grandcamp,  est nommé  "Jardin". Robert Douin dit "Civette, centralise tous les renseignements.  A partir de 1943, le choix des côtes normandes étant réalisé pour le débarquement,  l'Intelligence service demande au réseau Alliance, secteur Ferme,  de recueillir le maximum d'informations sur le  littoral. 
Robert Douin utilise son métier et sa passion, la peinture pour se déplacer avec son chevalet et sa toile pour se promener sur la côte, se faisant souvent accompagné de son fils Rémy. Bien entendu, toutes les constructions ennemies et chaque détail, sont précieusement notés.  Douin sollicite activement  les agents du sous secteur "Jardin"  pour compléter ses renseignements afin de dresser des cartes  très précises localisant toutes les activités et constructions allemandes de la région, d'autant plus difficile  à réaliser que le littoral est une "zone interdite".  Il réussira a créer une carte de 17 m de long au 1/10.000 qui parviendra en Angleterre.

  • Secteur Jardin : Un réseau  qui tisse sa toile
 Le réseau Alliance, secteur Jardin, en 1943 est parfaitement organisé localement, bien réparti pour observer l'ensemble des défenses allemandes avec plus d'une quarantaine de membres actifs répartis en sous secteurs, et, avec  un  jeune agent de liaison entre  Paris et le Calvados,  Jean Truffaut alias.  "Tadorne". Tous les membres ont un rôle précis en charge de renseignement  sur les endroits stratégiques  pour les alliés, ils forment une vaste  toile d'araignée dans le Bessin avec des  "Groupes opérationnels" sur le terrain et et en complément, les villes (Bayeux et Caen) servent souvent  de lieu  de regroupement d'informations.

Les principaux : 
    • Caen avec Robert Douin, suppléé par Antoine de Touchet, commandant d'aviation en retraite, qui vit dans son château à Baron/Odon et qui est propriétaire d'une maison près de la gare de Caen et déjà  membre de l'ORA (Organisation de Résistance de l’armée), cet  ancien officier, spécialiste du renseignement, regroupe les informations.

    • Bayeux, centre stratégique du groupe, sorte de quartier général, qui regroupe les informations, sous la responsabilité de  Couliboeuf (jusqu'à l'automne 1943) . La Maison des gouverneurs à Bayeux, où vivent les deux "colombes de la tour", Germaine Limeul (32 ans en 1940) et Julia Picot (38 ans en 1940) institutrices à Bayeux sert à la fois de boîte aux lettres et de centre d'émission radio  qui a été organisé par Fernand Rodriguez,  (25 ans en 1940) dit "Pie", agent britannique, responsable en France de l'implantation de radios pour émettre vers Londres.



      Émetteur MKII  installé et utilisé par Rodriguez "Pie"
      lire le dossier Rodriguez Pie pour mieux connaitre  les transmissions radio

    • Port en Besssin  avec  Georges Thomine dit "Cachalot" qui dirige un groupe de pêcheurs  :   Paul Bernier ("Petit Gris") agent de liaison, Léon  Payen,  André Tabouret, Auguste Thomine, les trois frères Pierre, Léon et Edouard Cardron.  Par leur métier, des renseignements fondamentaux sur les défenses allemandes observées de la mer seront transmis.
      Thomine sera également contacté par Joël Lemoigne en juillet1943  dans le cadre du sous réseau  "Sea Star" spécialisé dans la collecter de renseignements militaires maritimes. De plus Thomine retrouve son cousin René Leseigneur de la Glacerie (Cherbourg)  employé à l'arsenal  qui est devenu agent de renseignement et dont le domicile sert de point de radio.

    •  Villers Bocage dirigé par Jean Caby dit "Emouchet" (29 ans en 1940), artisan radio est également fort actif. Bien qu'il passe pour être proche des allemands (ou qu'il l'aurait été autrefois), ce qui lui sert de couverture, il a recruté divers amis pour constituer une équipe complète qui effectue surtout du renseignement et parfois du sabotage. Le recrutement, est actif notamment chez les quelques rescapés du réseau Hector, démantelé fin 1941. Le réseau comprend Jean Lebaron, René Loslier, Margerie ErnestMarcel MariéJoseph Langeard . Caby est le "pianiste" du groupe car il envoie par radio, de divers endroits où se situent ses agents, des renseignements.
      Il peut compter aussi sur l'appui de Guy de Saint Pol , exploitant agricole à Amaye sur Seulles, très actif également, qui a recueilli et hébergé  des aviateurs américains qu'l a fait exfiltrer via l'Espagne et qui peut réaliser des liaisons radio de sa résidence d'Amaye.  De plus André Aubin du groupe OCR est en contact régulier avec Caby.
    • Ouistreham : Le boucher A Duval et le cantonnier C Buecchi observent l'embouchure du canal.

    • Saint Laurent-Trévières qui est représenté par des facteurs  qui peuvent facilement faire des relevés d'emplacement de matériel ou troupes. 
      • Robert Boulard est facteur à Trévières et habite Vierville, au hameau de Vacqueville. Recruté par Couliboeuf, il est agent de renseignement du "Groupe Alliance", et a aussi été arrêté le 5 mai 1944  (voir son interrogatoire) et fusillé le 6 juin 1944 à la Prison de Caen.
      • Désiré Lemière habite le hameau de Fosses Taillis à Saint-Laurent-sur-Mer. Agriculteur sans terres, puisque les les Allemands les avaient en partie réquisitionnées, il est devenu facteur à St-Laurent. Depuis janvier 1943, suite à sa proximité avec Robert Boulard,  il fait partie du "Groupe Alliance"  dont il est un membre actif. Il a été arrêté le 5 mai 1944 par la Gestapo (voir son interrogatoire), puis fusillé le 6 juin 1944 à la Prison de Caen.
      • Albert Anne forgeron à Asnières,  est recruté par Lemière comme  agent de renseignement du "Groupe Alliance", et a aussi été arrêté le 5 mai 1944 (oir son interrogatoire)et fusillé le 6 juin 1944 à la Prison de Caen.

      • Si parfois  le nom de Charles Olard,  receveur du bureau de poste de St Laurent, apparait, en fait, il n' a jamais appartenu au réseau Alliance comme résistant.  Il connait parfaitement les résistants locaux  qui sont  à la fois, Caby son beau frère à Villers Bocage,  ses voisins et collègues de travail de la poste (Lemière et Boulard)
         Il habite au hameau de Fosses-Taillis à Saint Laurent, comme Désiré Lemière. Il a été, comme les autres, arrêté le 5 mai 1944, mais a été rapidement  libéré sans interrogatoire car les allemands estimaient qu'il n'était pas membre du réseau. 


    • Secteur Jardin : Un réseau  organisé

      L'activité du réseau est essentiellement le renseignement ( localisation troupes, matériel et défenses allemandes). Ces informations  variées  sont  recueillies  pour être retransmises  par divers moyens: 

      • par radio de  Bayeux   ou de Caen par  Douin via un émetteur radio dans le clocher de l’église Saint-Nicolas ou, encore,  d'Amaye  par l'intermédiaire de  De Saint Pol.
        A noter que les transmissions radio sont facilitées par la présence d'un réparateur Jean Caby de  Villers Bocage  artisan radio-électricien et par la venue ponctuelle de Fernand Rodriguez  "Pie", agent britannique, responsable national  de l'implantation de radios pour émettre vers Londres qui circule partout en France.. D'autres postes de radio fonctionnent  à Cherbourg et Carentan.

      • par les "boîtes aux lettres
        • de Bayeux : Germaine Limeul  et Julia Picot institutrices logées à la maison des Gouverneurs, également lieu discret de rendez-vous.
        •  à Caen par l'intermédiaire de Maurice Primault employé chez Legallais Bouchard qui retransmet à Douin

      • par l'agent de liaison,  Jean Truffaut alias "Tadorne" entre  Paris et la Normandie. En effet il a la tache de s'occuper des liaisons entre  les différents secteurs normands (Ferme, Jardin, Thésée...). Jean Sainteny lui procure un logement discret au dessus du restaurant le Cap de Chien à Paris. Il circule sous le nom de  Jean Jacque Travers.

    Les cellules en Normandie : le littoral du Bessin est bien représenté

    • Secteur Jardin : Un réseau  menacé 

      • Au niveau national : une année 1943 terrible
        Le réseau Alliance  est constamment menacé.  En 1942 Hitler confie la conduite de la répression à la Sipo-SD. Les moyens mis en œuvre par l'occupant pour rechercher et démanteler les réseaux de résistants ont été considérables.
        Avec l'arrestation en novembre 1942 de Ferdinand Dellagnelo à Strasbourg, les services secrets allemands comprennent que le réseau Alliance est une organisation de renseignements au bénéfice de l'Angleterre. Pour se renseigner sur ce réseau et le démanteler, ils emploieront tous les moyens : infiltration par des espions qui se faisaient passer pour des résistants, retournements d'agents du réseau qui sont des traîtres, perquisitions chez des agents et arrestations avec interrogatoires parfois extrêmement violents.
        En  1943 de grandes rafles ralentissent les activités du réseau. Les déplacements de plusieurs chefs du réseau et de nombreux agents furent connus et ont entraîné notamment 
      • Au niveau local
        A l'automne 1943 suite aux nombreuses arrestations en Bretagne, et dans la région parisienne,  Jean Sainteny  donne des dispositions à prendre localement via Jean Truffaut qui alerte Couliboeuf et Jean  Caby de l'hécatombe. Des dispositions sont immédiatement prises: 
        • Couliboeuf, alias" Bison noir" doit prendre la clandestinité.  Il quitte brusquement son poste d'instituteur à Formigny. Il trouve refuge dans le Poitou et, par la suite, formera un petit groupe de résistants qui rejoindra les maquis de Saint Savin et Nalliers en juin 1944. On ne sait pas ce qu'il est devenu.

        • Germaine Limeul et Julia Picot perdent donc tout contact  avec Alliance et décident alors de rejoindre l'OCM, dont le responsable local est Guillaume Mercader, marchand de cycles et ancien champion cycliste bien connu.

        •  Jean Caby  subit  à son domicile une perquisition  allemande, sans résultat, suivie d'une convocation qui ne donne rien.

    • L'activité su secteur Jardin continue avant son coup d'arrêt définitif
    Malgré ces menaces, et une courte période d'inactivité, le réseau poursuivit activement sa mission dans le renseignement.
    Georges Thomine  avec Eugène Cauvin, un collègue manœuvre à Port,  recueille des informations sur le mouvement des vedettes ennemies.
    Jean Caby fait part de ses difficultés dans l'utilisation du poste de radio aussi reçoit-il l'aide de Pierre Dahlen "manchot".
     Robert Douin avec son fils Rémy âgé de 17 ans peaufine ses cartes  qu'il agrandit au 1/10.000°  (10 cm pour 1 km) en y précisant tous les emplacement des défenses militaires allemandes sur la côte ( batteries, mitrailleuses, champs de mines...) ainsi tout le secteur du  futur débarquement d'Omaha est parfaitement cartographié. Début 1944, le travail de cartographie de Douin est terminé : au final une carte de 17 mètres de long est remise à Marie-Madeleine Fourcade par Jean Roger Sainteny par l'intermédiaire de Jean Truffaut (Tadorne) agent de liaison les emporte par morceaux à Paris d'où ils repartent vers Londres

    Les infiltrations allemandes et la présence d'agents doubles (Leblond, alias Gilbert et Ganhubert, recrutés début mai 1944 comme opérateur radio et estafette) vont porter leur fruit.Les allemands continuèrent leurs investigations sous le nom de dossier "Alliance II". Une deuxième grande période de rafles s' engage. Elle commence en décembre 43 mais redouble d'intensité et gagne plusieurs régions de février à mai 1944, notamment Paris et l'Ile de France, avec 36 agents du réseau arrêtés, ainsi que Paul Bernard le 17 mars 44, chef du réseau à l'époque.


    Le 9 mars 1944 Tadorne séjourne chez Drouin et repart vers Paris ; le 14 mars 1944, Jean Truffaut alias "Tadorne", porteur de nombreux documents (plans sur Cherbourg et son arsenal, renseignements divers) et d'une somme de  3825 francs  est arrêté par les Allemands à Paris en compagnie d'autres agents de liaison.  Il est arrêté au moment ou il frappe à la porte de la concierge  Madame  Bourgeaux, lieu où sont entreposés de nombreux documents (liste et lieux  de rendez-vous des agents) qui sera  perquisitionné. Truffaut  va subir de terribles épreuves lors d'interrogatoires particulièrement violents.
    Les allemands peaufinent leur connaissances sur le secteur Ferme. En conséquence, le réseau  va subir en Normandie une répression impitoyable : tout le groupe Jardin sera arrêté. 

    Lire la suite dans l'article dédié => Les arrestations de  1944 du groupe Jardin du réseau Alliance

    Sources partielles et documents :
     -Exposition Réseau Alliance
    - Le réseau alliance de G Caraes Ed O-France

      MEMBRES DU RESEAU ALLIANCE, secteur FERME

      LISTE des MEMBRES du Réseau Alliance « FERME »



      Présentation des membres du réseau Alliance, secteur Ferme avec
      -un tableau de synthèse qui présente le "profil" des résistants
      -une liste des résistants  accompagnée d'une courte biographie

      Pour approfondir, cliquer, ci-dessous,  sur le NOM du résistant pour afficher sa  "BIOGRAPHIE" COMPLETE  avec:

      • La biographie détaillée du résistant
      • Une synthèse de son interrogatoire
      • l'extrait du  rapport final allemand concernant le  résistant, traduit en français (ce que la Gestapo a conclu après les divers interrogatoires) 
      • L'interrogatoire du résistant entièrement traduit en français
      • L'interrogatoire   du résistant sous forme d'une copie de l'archive originale

      ainsi chaque lecteur dispose de tous les documents et archives  que l'on possède actuellement



      TABLEAU DE SYNTHESE : PROFIL des résistants



      Les 18 résistants 
      •  jeunes  avec une moyenne d'âge de 38 ans (de 22 ans  à 58 ans)
      • 78% sont mariés et ont des enfants. 
      • Leur situation professionnelle est très variée, plutôt manuelle, avec 22%  d'agriculteurs. Il faut noter que beaucoup de professions sont bien adaptées pour faire du renseignement : facteurs, pêcheur,  agent d'assurance, artiste, commerçants, agriculteurs se déplacent beaucoup et peuvent observer, les électriciens s'occupent de la radio, l'artiste peintre dessine les cartes, l'étudiant se déplace pour aller "étudier"..., le  militaire est l'informateur le plus précieux par son expérience...
      • selon leur date d'arrestation ils passent entre  31 et 171 jours en prison à Caen
      • les interrogatoires sont particulièrement longs pour les premiers arrêtés car ce sont les responsables du réseau
      On ne connait pas leur motivation pour entrer dans la résistance, les raisons peuvent être diversifiées, avant tout,  le refus d'accepter l'armistice,  l'occupation allemande  et le régime de Vichy, avec à partir de 1943, le refus du STO en Allemagne ; pour certains, cela peut être lié à leur idéologie (communisme, ou anti fascisme). Ce qui se traduit par un  réel refus du joug allemand, une volonté de tous ces hommes de libérer leur pays de ce joug, avec, pour beaucoup, l'exemple de leurs parents qui ont vécu la guerre de 14-18,et qui pour certains sont morts pour la France. Ils savent ce qu'ils font, ils veulent poursuivre la lutte .....
      Leur engagement se réalise toujours dans  un cadre relationnel :  amis, collègues, voisins, et, il est probable que se retrouver dans l'organisation Alliance n'était pas un choix "politique" mais le simple fait que cette organisation était implantée localement avec, à leur tête, des personnes reconnues et fiables.  Cet engagement se fait toujours dans  le secret, nécessaire pour sa propre sécurité et celle de sa famille, qui souvent ne connait pas leur engagement, même si elle perçoit des changements dans le comportement du résistant  : davantage de sorties et de contacts, surtout en soirée mais toujours avec une grande  discrétion. Probablement, certains membres de l'entourage ont des doutes mais le silence est d'or.

      Donc un groupe dynamique, équilibré de gens simples issus de toutes les classes de la société qui mènent une vie sans histoire avec leur famille mais qui ne sont pas résignés face à l’occupation nazie qu'ils n'acceptent pas.



      LISTE DES MEMBRES avec une courte biographie

      -Classée par date d‘arrestation
      -le secteur géographique d’Alliance est précisé.

      -sont ajoutés :
      -Responsables dont les noms reviennent systématiquement (Couliboeuf Marcel et Roger Jean)
      -Liste des personnes arrêtées mais relâchées



      • 18 RESISTANTS  arrêtés puis fusillés
      Mars 1944

      TRUFFAUT Jean alias Tadorne
      Résistant Secteur Ferme, agent de liaison
      • Né le 3 mars 1922 à Carentan (Manche)
      • Célibataire
      • Profession :Etudiant
      • Résidant à Carentan
      • Résistant au sein du réseau Alliance : agent de liaison très actif  entre Paris et la Normandie
      • Arrêté le 14 mars 1944 à Paris, interné à Fresnes, déporté à Schirmeck (Bas-Rhin) le 19 mai 1944 avec 107 résistants d’Alliance
      • Fusillé le 2 septembre 1944 au camp du Struthof (Bas-Rhin)



      CABY Jean alias « Emouché » « F34 »
      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      • Né le 8 décembre 1911 à Paris
      • Marié, 2 enfants
      • Profession :artisan radio-électricien
      • Résidant à Villy Bocage
      • Résistant au sein du réseau Alliance depuis mars 1942 : agent de renseignement et dépanneur radio. Responsable du secteur de Villers Bocage, membre très actif du réseau qui a beaucoup recruté
      • Arrêté le 17 mars 1944 par la Gestapo et interné à la maison d’arrêt de Caen.
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen





      DOUIN Robert alias « Civette »
      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Caen. Responsable de secteur.

      • Né le 4 juillet 1891 à Caen
      • Marié, 2 enfants
      • Profession :artiste sculpteur, professeur et directeur de l’école des Beaux Arts à Caen
      • Résidant à Caen, rue de Geole
      • Résistant en1940 dans l’organisation de résistance "l’Armée des Volontaires" puis en 1942 rejoint le réseau "Alliance", dont il devint chef du secteur de Caen et du Calvados (Jardin F3). Membre également du réseau Centurie. Pour le réseau Alliance, il centralise tous les renseignements relevés par les agents et lui même.  Réalise de nombreuses reconnaissances pour concevoir divers plans et émet en radio vers Londres. Il conçoit une carte de 17 m de long destinée à l’Intelligence Service de Londres.
      • Arrêté le 17 mars 1944 par la Gestapo et interné à la maison d’arrêt de Caen.
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      THOMINE Georges alias « Cachalot « « F 35 »
      Résistant Secteur Ferme, "Jardin", groupe de Port en Bessin
      • Né le 25 juin 1906 à Port-en-Bessin
      • Profession :Patron pêcheur
      • Marié, 2 enfants
      • Résidant à Port en Bessin
      • Résistant au sein du réseau Alliance dont il est un agent renseignement très actif, en particulier sur les fortifications côtières. Responsable du secteur de Port en Bessin
      • Arrêté le 17 mars 1944 par les auxiliaires français de la Gestapo et incarcéré à la maison d’arrêt de Caen.
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen




      SAINT POL Guy (Comte de)
      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      •  Né le 22 mars 1914 à Curcy-sur-Orne (Calvados)
      • Profession : agriculteur (a fait l’école des Officiers de Réserve)
      • Marié, 2 enfants
      • Résidant à Amayé-sur-Seulles (Calvados).
      • Résistant au sein du réseau Alliance depuis 1942, chargé des renseignements militaires. Très actif. A aidé des requis  et, aussi, des aviateurs alliés.
      • a hébergé en oct.1943 pendant plusieurs semaines un agent du réseau Alliance Havart alias "Hilaire" recherché par la gestapo....
      • Arrêté le 17 mars 1944 à son domicile d’Amayé-sur-Seulles (Calvados) par la Gestapo et incarcéré à la maison d’arrêt de Caen.
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen
      • Lire en complément  le Témoignage de la famille de Guy de Saint Pol qui explicite son activité de résistant et son emprisonnement.


      Avril 1944


      PRIMAULT Maurice "Calure"


      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      • Né le 27 novembre 1907 à Bayeux
      • Profession :chef de service du rayon marine de la quincaillerie Legallais-Bouchard à Caen,
      • Marié 2 enfants
      • Résidant à Caen ( ? )
      • Résistant au sein du réseau Alliance, recruté par Thomine, comme agent de renseignements qui collecte les informations sur les installations et les troupes allemandes
      • Arrêté le 20 avril 1944 par Daniel Collard, ancien résistant, devenu agent de la bande Hervé, groupe de collaborateurs du Calvados.
      • Conduit au siège de la Gestapo de Caen, 44 rue des Jacobins puis incarcéré à la maison d’arrêt de Caen.
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      TOUCHET Antoine (Marquis De)
      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Caen
      • Né le 2 février 1886 à Paris
      • Marié 6 enfants
      • Profession : militaire, officier supérieur
      • Résidant à Baron sur Odon
      • Résistant et commandant à l’ORA (Organisation de Résistance de l’armée) et membre d "Alliance" en 1941, comme informateur du secteur de Caen.
      • Arrêté par la Gestapo le 28 avril 1944 et incarcéré à la maison d’arrêt de Caen. Il refusera de parler.
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      04/05/44

      AUBIN André

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      •  Né le 15 novembre 1903 à Villers Bocage
      • Profession : Négociant en cidre et produits agricoles
      • Célibataire
      • Résidant à Villers Bocage
      • Résistant au sein de l’OCM. Toutefois, il de nombreux  contacts avec des membres d’Alliance, en particulier avec Caby
      • Arrêté le 4 mai 1944 à Villers Bocage, puis interné à la maison d’arrêt de Caen jusqu’ au 12 mai puis déporté à Aurigny. Evadé au cours d’un transfert à Paris vers l’Allemagne, le 4 ou 8 Août 1944
      • N’a pas été Fusillé (mais déporté) bien que son nom figure sur la liste des fusillés
      • On ne sait ce qu’il est devenu ensuite


      LANGEARD Joseph

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      • Né le 6 février 1909 à Sermentot (Anctoville)
      • Profession : cultivateur
      • Résidant à Villy-Bocage
      • Résistant au sein du réseau Alliance agent de renseignements sur les défenses allemandes. Il participait à l’élaboration des plans des fortifications côtières et des emplacements de blockhaus et d’artillerie allemands
      • Arrêté le par la Gestapo le 4 mai 1944 à son domicile
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      LEBARON Jean alias F 340
      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage

      • Né le 21 août 1901 à Bayeux
      • Profession : Agent d’assurances
      • Marié, 2 enfants
      • Résidant à Villers Bocage
      • Résistant depuis 1941 au sein du réseau Hector puis, après son démantèlement Caby le contacte pour adhérer au réseau Alliance (secteur Villers Bocage). Agent de liaison, facilité par ses nombreux déplacements
      • Arrêté le 4 mai 1944 à son domicile
      • Conduit au siège de la Gestapo de Caen, 44 rue des Jacobins puis incarcéré à la maison d’arrêt de Caen.
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      LOSLIER René

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      • Né le le 20 mars 1913 à Caen
      • Profession :électricien à la Société d’électricité de Caen
      • Marié, 3 enfants
      • Résidant à Jurques
      • Résistant au sein du réseau Alliance : agent de renseignements et actes de sabotage (avec son ami Ernest Margerie, membre du réseau Alliance et employé à la même Société) sur la production de courant destinée aux Allemands.
      • Arrêté le 4 mai 1944 à son domicile par la Gestapo et interné à la maison d’arrêt de Caen
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      MARGERIE Ernest

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      • Né le 24 août 1911 à Mondrainville
      • Profession :Electricien à la Société d’électricité de Caen
      • Marié 3 enfants
      • Résidant à Anctoville
      • Résistant au sein du réseau Alliance : agent de renseignements et actes de sabotage (avec son ami René Loslier, membre du réseau Alliance et employé à la même Société) sur la production de courant destinée aux Allemands.
      • arrêté à son domicile le 4 mai 1944 par les auxiliaires français de la Gestapo
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen

      MARIÉ Marcel

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      • Né le 19 mai 1906 à Paris
      • Profession :cultivateur
      • Résidant à Epinay sur Odon
      • Célibataire
      • Résistant au sein du réseau Alliance : agent de renseignements du réseau de renseignements militaires
      • Arrêté le 4 mai 1944 à son domicile
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      ROBERT André

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Villers Bocage
      • Né le le 21 septembre 1919 à Meuvaines
      • Profession :Cultivateur
      • Résidant à Longvillers
      • Résistant au sein du réseau Alliance, en dépit de la perte d’une jambe dans un accident de moto
      • Arrêté le 4 mai 1944 à son domicile
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      05/05/44


      ANNE Albert alias « Pieuvre » 

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Saint Laurent-Trévières- Vierville
      • Né le 23 août 1908 à Asnières-en-Bessin (36 ans en 1944)
      • Profession : Charron- maréchal ferrand et activité de scierie
      • Résidant à Asnières
      • Marié 3 enfants
      • Résistant au sein du réseau Alliance secteur de Trévières-Saint Laurent-Vierville
      • Arrêté le 5 mai 1944 à son domicile
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      BOULARD Robert alias « Ceryle »

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Saint Laurent-Trévières- Vierville
      • Né le 15 novembre 1900 à Caen (47 ans en 1944)
      • Profession : facteur à Trévières
      • Résidant à à Vierville (Vacqueville)
      • Marié, 4 enfants
      • Résistant au sein du réseau Alliance secteur de Trévières-Saint Laurent-Vierville, agent de renseignements sur les travaux de fortification allemands sur la côte
      • Arrêté le 5 mai 1944 à son domicile
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      LEMIERE Désiré alias « Chordeille »

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Saint Laurent-Trévières-Vierville
      • Né le 9 novembre 1897 à Louvières (47 ans en 1944)
      • Profession : agriculteur et menuisier devenu facteur auxiliaire à Saint Laurent sur mer (car ses terres sont en partie réquisitionnées et minées )
      • Résidant à a Saint Laurent sur mer ( hameau de Fosses taillis)
      • Résistant depuis janvier 1943, contacté par G Thomine, au sein du réseau Alliance secteur de Trévières-Saint Laurent-Vierville. Agent de renseignements sur les travaux de fortification allemands et les troupes sur la côte d’Omaha qu’il transmet à R Douin. Responsable du groupe local.
      • Arrêté le 5 mai 1944 à son domicile
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      DUVAL Auguste alias F 350

      Résistant Secteur Ferme, "Jardin", groupe de Ouistreham
      • Né le 29 mai 1906 à Rauville la Place
      • Profession :Boucher
      • Résidant à Ouistreham
      • Marié 2 enfants
      • Résistant depuis mai 1944, recruté par G Thomine, comme agent de renseignement au sein du réseau Alliance :
      • Arrêté le 5 mai 1944 à son domicile
      • Fusillé le 6 juin 1944, Prison de Caen


      • AUTRES RESISTANTS ACTIFS CITES

      COULIBOEUF Marcel alias « Bison Noir »
      Résistant Secteur Ferme, "Jardin" responsable de secteur
      • Né en  1897 (?)    (45 ans)
      • Profession :instituteur à Formigny
      • Résidant à Formigny
      • Résistant au sein du réseau Alliance dés 1941 : responsable du secteur du Bessin, très actif, recrute et organise le réseau.
      • Fuit en Novembre 1943 vers le Poitou, suite a des arrestations en Bretagne
      • On ne sait ce qu’il est devenu ensuite, probablement mort comme maquisard.




      ROGER Jean alias « Dragon » ou « Sainteny »

      Résistant responsable d'Alliance pour la Normandie
      • Né le 29 mai 1907 au Vésinet
      • Profession : banquier assureur
      • Marié, un enfant
      • a une résidence secondaire à Aignerville près de Trévières
      • Résistant dés 1940 , il est en contact avec le fondateur du réseau de renseignements "Alliance", Navarre (alias Loustaunau-Lacau). Jean Roger, devenu Jean Sainteny, est arrêté une première fois par la Wehrmacht en septembre 1941 à Colleville-sur-Mer. Incarcéré à Caen et traduit en cour martiale, il est relâché faute de preuves un mois plus tard. 
      • Au début de 1942, il met définitivement son réseau normand au service d'Alliance, devenant " le secteur Normandie". Ce secteur était lui même divisé, avec les sous secteurs "Ferme" (Caen, Evreux) et "Fleuri" (Alençon, Angers). "Ferme" est lui même divisé en 4 autres secteurs dont le "Bessin" qu'il crée et dirige, en effet, il réside parfois à Aignerville (près de Trévières). Sainteny fédère son équipe avec d'autres résistants locaux : Paul Bernier de Port, et surtout avec l'instituteur de Formigny, Marcel Couliboeuf dit "Bison noir" qui deviendra le chef et la boîte aux lettres du groupe "Bessin" aidé par Rodriguez dit "Pie", le radio.
      • Ensuite Sainteny dirige toute la Normandie pour le compte d'Alliance puis la région nord-est de la France.
      • Démasqué en 1943, il est arrêté par la Gestapo le 16 septembre mais réussit à lui échapper deux heures plus tard ; il vit alors dans la clandestinité la plus absolue.
      • En mars 1944, il gagne l'Angleterre mais l'arrestation l de nombreux agents et du chef d'Alliance, Paul Bernard, entraîne son retour imprévu en France au bout de trois semaines, malgré les risques encourus. Il parvient alors à réorganiser le réseau décimé par de récentes arrestations.
      • Le 7 juin 1944, trahi, il est arrêté à Paris par la Gestapo après une poursuite mouvementée en voiture. Interrogé par la Gestapo rue des Saussaies, il est torturé à un tel point qu'il est envoyé dans un état critique à l'Hôpital de la Pitié, puis il subit des interrogatoires complémentaires. Se sachant condamné à une mort certaine, dans la nuit du 4 au 5 juillet 1944, il réussit à s'évader en sciant un des barreaux de sa fenêtre, grâce à la complicité d'un de ses geôliers.
      • Il quitte Paris, traverse les lignes et arrive au Mans, le 16 août, à l'Etat-major de la 3e Armée américaine du général Patton. Chargé de mission par celui-ci, il retourne à Paris le 19 août et rapporte deux jours plus tard au général américain des renseignements précieux sur la capitale et qui en ont facilité sa prise.
      • Il occupera ensuite diverses responsabilités en Indochine puis entamera une carrière politique prés de De Gaulle.
      • Il décède en 1978 et a été inhumé à Aignerville
      https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/jean-sainteny
      https://bertrandbeyern.fr/formigny-la-bataille-cimetiere-daignerville-14/



      • 5 AUTRES PERSONNES ARRÊTÉES puis LIBÉRÉES

      Il n'existe aucune certitude sur l'attitude ce ces personnes : sont elles des "sympathisants" ou tout simplement  un proche (ami, famille) d'un membre d'Alliance ?
      Il faut noter que lors d'arrestations de résistants, on arrête aussi toute personne proche. Ainsi de nombreux français ont été arrêtés sans raison réelle, le plus souvent rapidement libérés.

      LIRE LE DOSSIER "sympathisants ? mais libérés !

      CHIRON Marcel
      • Né le 26 janvier 1898 à la Bouëxiere (I et V)
      • Profession quincaillier
      • Résidant à Villers Bocage
      • Sympathisant  : sympathisant ou résistant au sein du réseau Hector ( à vérifier) et sympathisant ? du réseau Alliance (secteur de Villers Bocage). Son nom est cité une fois par Langeard
      • Arrêté le 4 mai 1944
      • Libéré le 12 mai 1944

      OLARD Charles
      • Né le 2 septembre 1902 à Pleugueneuc (I et V)
      • Profession : Facteur
      • Résidant à Saint Laurent sur mer
      • Non résistant, n’appartient pas au réseau Alliance mais ses collègues de travail de la poste, voisins, beau frère en sont membres.
      • Arrêté le 5 mai 1944
      • Libéré le 12 mai 1944 (sans être interrogé)

      THOREL Julien

      • Né le 16 novembre 1911 à Landes sur Ajon
      • Profession :
      • Résidant à
      • Sympathisant possible, son nom est cité une fois par Langeard
      • Arrêté le 4 mai 1944
      • Libéré le 12 mai 1944

      LOISEL Octave

      • Né le 7 mars 1914 à Cahagnes
      • Profession 
      • Résidant à
      • Non résistant : son nom n’est jamais cité dans les interrogatoires. Ne semble pas être un sympathisant
      • Arrêté le 4 mai 1944
      • Libéré le 12 mai 1944



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