Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Saint Laurent-Trévières- Vierville
- Né le 15 novembre 1900 à Caen (44 ans en 1944)
- Fils naturel de Marie Célina Boulard, domestique,
- Profession : facteur à Trévières
- Résidant à à Vierville (Vacqueville)
- Marié, 4 enfants
- Résistant au sein du réseau Alliance secteur de Trévières-Saint Laurent-Vierville, agent de renseignements. Il profite de ses tournées pour relever de nombreux renseignements sur les travaux de fortification allemands sur la côte et obtenir des renseignements précis en discutant avec les habitants sans attirer l'attention.
- Arrêté le 5 mai 1944 à son domicile puis interné à la maison d’arrêt de Caen
- Fusillé le 6 juin 1944, dans une cour de la Prison de Caen. Inhumé provisoirement dans la cour de la prison puis le 30 juin exhumé et transporté par les allemands dans un autre endroit inconnu. Les corps des victimes du massacre n’ont pas encore été retrouvés.
- Son nom figure sur
- de nombreux monuments aux morts du Calvados, à Vierville-sur-Mer, Trévières, Caen, et Bayeux.
- Une rue "Robert Boulard" à Vierville
L'interrogatoire est bref et ne fournit aucun renseignement inconnu par les allemands. Robert Boulard reconnait son appartenance au réseau Alliance par l'intermédiaire de Couliboeuf et avoir fourni divers renseignements. Il appartient à un groupe "Je n'avais formé qu'un groupe de 3 hommes, et c'étaient Désiré Lemière de Saint-Laurent, Albert Anne d'Asnières en Bessin et Marcel Barranchon de Louvières."
Son nom est uniquement cité par D Lemière sous la torture : "J'avoue sous la menace qu'un jour, Boulard,
que je connais bien depuis ma jeunesse, est venu chez moi et m'a
demandé si je voulais bien l'accompagner le moment venu et s'il
pouvait compter sur moi. J'ai demandé des explications plus
détaillées à ce sujet. Boulard m'a dit qu'il me donnerait les
instructions nécessaires au moment opportun, après quoi j'ai
accepté d'y aller avec lui. Ce que j'ai fait dans ma stupidité,
je n'en ai pris conscience que plus tard. Que mon aide à Boulard
était dirigée contre les troupes d'occupation allemandes était
tout à fait clair pour moi. Cependant, je n'ai commis aucun acte
contre les troupes allemandes, mais j'étais prêt à soutenir le
Boulard à un moment donné, que je ne comprenais pas moi-même. Je
ne peux pas donner plus d'informations à ce sujet."
INTERROGATOIRE traduit
Caen, le 11 mai 1944
Interrogatoire
A la prison de la wehrmachr présenté le ressortissant français
BOULARD, Robert Eugène. ne le 15 novembre 1900
à Caen, facteur de campagne, marié, 4 enfants âgés de 20, 16, 10 et 6 ans, Catholique, domicilié à Trevières / Calvados, rue du Pont de la Barre et déclare, avant été élucidé sur le sujet de l'interrogatoire et averti de devoir dire la vérité, ce qui suit :
Sur la personne :
Je suis né, comme indiqué ci-dessus, comme le fils de (je ne connaissais pas mon père). De 6 à 13 ans, j'ai fréquenté l’école de Vierville sur Mer. Après avoir quitte l'école, j'ai commencé un apprentissage de menuisier. Depuis 1928, je suis employé par la poste en tant que facteur. De 1920 à 1912, j'ai servi dans le 22e régiment de dragons à Pont Oise. Pendant cette guerre, je n'ai été mobilisé que pendant deux mois et j'ai été libéré du service militaire en tant que père de quatre enfants. Je n'ai pas de casier judiciaire.
Sur l'affaire:
En août 1943, le professeur Couliboeuf de Formigny m'aborde et me demande de rejoindre un groupe de résistance auquel il appartient, ce que je fais après une première hésitation. Ma tâche consistait à fournir des informations sur les mouvements des troupes allemandes, leur armement et d'autres objets militaires. Couliboeuf m'avait également demandé de former un groupe, que je devais recruter parmi mes anciens camarades de régiment. Je n'avais formé qu'un groupe de 3 hommes, et c'étaient Désiré Lemière de Saint-Laurent, Albert Anne d'Asnières en Bessin et Marcel Barranchon de Louvières. Je dois dire que nous n'avons pu développer aucune activité active parce que Couliboeuf avait soudainement disparu sans laisser de traces. Je n'étais en Contact qu'avec Couliboeuf et ne connaissais personne d'autre de l'organisation. La dernière fois que j'ai vu Couliboeuf, c'était en octobre 1943. Couliboeuf ne m'avait jamais parlé du but et de l'objectif réels de son groupe de résistance.
Je ne peux pas donner plus de détails sur cette question. L'interrogatoire a été mené en français et je reconnais son exactitude.
Note: Marcel Barranchon habitant Louvières n'est pas dans liste officielle d'Alliance, ni cité dans les documents consultés en référence. Sous agent de Boulard, Il aurait quitté le département du Calvados en septembre 1943.
RAPPORT FINAL ALLEMAND traduit
8 Robert Eugène Boulard
Né le 15.11.00. à Caen, facteur rural,
marié, 4 enfants âgés de 6 à 20 ans, catholique, domicilié à Trevieres (Calv.),
figure dans l’organigramme du service de renseignement en tant que facteur rural Nr F 351.
Il est recruté par Couliboeuf dès août 1943. ll avoue avoir immédiatement rejoint le groupe de résistance. Il admet également avoir fourni des informations sur les mouvements de troupes allemandes, leur armement et d'autres objets militaires dans la zone côtière.
De plus, sur les instructions de Couliboeuf, il avait formé son propre groupe de 3 hommes, qui devait manifestement aussi être utilisé à des fins de renseignement. À ce groupe appartenaient les citoyens français Lemière, Anne et Baranchon. (Les deux premiers ont été arrêtés, le troisième a quitté le département en septembre dernier). Comme Couliboeuf s'est soudainement enfui, le groupe a manifestement perdu le contact et le pilotage, il est donc possible que Boulard n'ait pas continué à travailler sur le renseignement. D'autre part, on peut supposer que, comme Lemière et Anne (p. 44 et p. 46 de l'A.), il s'attendait à recevoir des instructions pour l'urgence, afin de les mettre en œuvre selon les instructions reçues en cas de débarquement anglais.
INTERROGATOIRE : ARCHIVE ORIGINALE
SOURCES
INTERROGATOIRE traduit
Caen, le 11 mai 1944
Interrogatoire
A la prison de la wehrmachr présenté le ressortissant français
BOULARD, Robert Eugène. ne le 15 novembre 1900
à Caen, facteur de campagne, marié, 4 enfants âgés de 20, 16, 10 et 6 ans, Catholique, domicilié à Trevières / Calvados, rue du Pont de la Barre et déclare, avant été élucidé sur le sujet de l'interrogatoire et averti de devoir dire la vérité, ce qui suit :
Sur la personne :
Je suis né, comme indiqué ci-dessus, comme le fils de (je ne connaissais pas mon père). De 6 à 13 ans, j'ai fréquenté l’école de Vierville sur Mer. Après avoir quitte l'école, j'ai commencé un apprentissage de menuisier. Depuis 1928, je suis employé par la poste en tant que facteur. De 1920 à 1912, j'ai servi dans le 22e régiment de dragons à Pont Oise. Pendant cette guerre, je n'ai été mobilisé que pendant deux mois et j'ai été libéré du service militaire en tant que père de quatre enfants. Je n'ai pas de casier judiciaire.
Sur l'affaire:
En août 1943, le professeur Couliboeuf de Formigny m'aborde et me demande de rejoindre un groupe de résistance auquel il appartient, ce que je fais après une première hésitation. Ma tâche consistait à fournir des informations sur les mouvements des troupes allemandes, leur armement et d'autres objets militaires. Couliboeuf m'avait également demandé de former un groupe, que je devais recruter parmi mes anciens camarades de régiment. Je n'avais formé qu'un groupe de 3 hommes, et c'étaient Désiré Lemière de Saint-Laurent, Albert Anne d'Asnières en Bessin et Marcel Barranchon de Louvières. Je dois dire que nous n'avons pu développer aucune activité active parce que Couliboeuf avait soudainement disparu sans laisser de traces. Je n'étais en Contact qu'avec Couliboeuf et ne connaissais personne d'autre de l'organisation. La dernière fois que j'ai vu Couliboeuf, c'était en octobre 1943. Couliboeuf ne m'avait jamais parlé du but et de l'objectif réels de son groupe de résistance.
Je ne peux pas donner plus de détails sur cette question. L'interrogatoire a été mené en français et je reconnais son exactitude.
Note: Marcel Barranchon habitant Louvières n'est pas dans liste officielle d'Alliance, ni cité dans les documents consultés en référence. Sous agent de Boulard, Il aurait quitté le département du Calvados en septembre 1943.
RAPPORT FINAL ALLEMAND traduit
8 Robert Eugène Boulard
Né le 15.11.00. à Caen, facteur rural,
marié, 4 enfants âgés de 6 à 20 ans, catholique, domicilié à Trevieres (Calv.),
figure dans l’organigramme du service de renseignement en tant que facteur rural Nr F 351.
Il est recruté par Couliboeuf dès août 1943. ll avoue avoir immédiatement rejoint le groupe de résistance. Il admet également avoir fourni des informations sur les mouvements de troupes allemandes, leur armement et d'autres objets militaires dans la zone côtière.
De plus, sur les instructions de Couliboeuf, il avait formé son propre groupe de 3 hommes, qui devait manifestement aussi être utilisé à des fins de renseignement. À ce groupe appartenaient les citoyens français Lemière, Anne et Baranchon. (Les deux premiers ont été arrêtés, le troisième a quitté le département en septembre dernier). Comme Couliboeuf s'est soudainement enfui, le groupe a manifestement perdu le contact et le pilotage, il est donc possible que Boulard n'ait pas continué à travailler sur le renseignement. D'autre part, on peut supposer que, comme Lemière et Anne (p. 44 et p. 46 de l'A.), il s'attendait à recevoir des instructions pour l'urgence, afin de les mettre en œuvre selon les instructions reçues en cas de débarquement anglais.
INTERROGATOIRE : ARCHIVE ORIGINALE
SOURCES
-Jean Quellien (sous la dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados.
-Mémorial GenWeb
-Notes de Julien Lucchini.
-Archives sur les fusillés de la prison de Caen le 6 juin 1944 – SHD Vincennes GR 28 P3 71 » publication de Marc Antoine de Saint Pol
