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TOUCHET (De) Antoine alias L.100

TOUCHET Antoine (marquis de)
Résistant Secteur Ferme, "Jardin" groupe de Caen
  • TOUCHET Antoine Charles, Marie, Jules (Marquis De)
  • Né le 2 février 1886 à Paris VIIe arr  (58 ans)
  • Fils de Gabriel Victor, capitaine au 21e dragons, âgé de 34 ans et de Alexandrine Jules Anne Marie Hennecart, âgée de 24 ans.
  • Marié le 11 mars 1925 à Paris 7e arr. avec Marie Brigitte de Mac-Mahon
  • 6 enfants
  • Profession : militaire de carrière, officier supérieur.  Chef d’escadron de cavalerie en retraite en 1940, spécialiste du renseignement.
  • Résidant à  Caen 
  • Résistant et commandant à l’ORA (Organisation de Résistance de l’armée) et , aussi, membre du réseau "Alliance" en 1941, comme informateur du secteur de Caen.
  • Il est arrêté le 28 Avril 1944 avec son cousin Jacques à 17H 15  place Saint Sauveur à Caen par un agent de la Gestapo  accompagné d'un membre de la bande à Hervé,  Serge Fortier. Ils sont aussitôt incarcérés à la maison d’arrêt de Caen. Jacques sera relâché le 11  mai .  
  • Fusillé le 6 juin 1944, dans une cour de la Prison de Caen. Inhumé provisoirement dans la cour de la prison puis le  30 juin  exhumé et transporté par les allemands dans un autre endroit inconnu. Les corps des victimes du massacre n’ont pas encore été retrouvés.
  • Son nom figure sur 
    • le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen
    • sur le monument aux morts de Baron-sur-Odon (Calvados).


INTERROGATOIRE : SYNTHESE

Il faut  noter que Antoine De Touchet sera le seul  membre d 'Alliance interrogé qui va nier "fermement" son appartenance à la résistance et déclarer qu'il ne connait aucun de ses membres malgré  l'interrogatoire "sous la menace"  ce qui signifie qu'il a été torturé.

Son nom est évoqué par Robert Douin lors de son interrogatoire :
"Si l'on me reproche que dans une liste établie par les dirigeants de l'organisation, un capitaine à la retraite est nommé à la tête du département du Calvados, il ne fait aucun doute pour moi qu'il s'agit de l'actuel major de Touchet à la retraite, sur la base de la considération suivante : Dragon m'a dit un jour que si j'avais des difficultés, je devrais contacter de Touchet, qui vit à la gare St Martin à Caen.

Bien que je n'aie jamais eu aucun contact avec lui, j'ai déduit de cette suggestion que de Touchet appartenait à l'organisation dans un ordre supérieur."


RAPPORT FINAL ALLEMAND traduit

2/ Ce de Touchet (p 25-26 de l'A.) s'est avéré être le

Marquis Antoine de Touchet, né le O3/02/86 à Paris

marié, 6 enfants, major à la retraite,
domicilié à Caen , Place St Sauveur 15,

qui a en fait été en retraite comme Cpt et élevé au rang de Major pour de simples raisons
financières.

De Touchet a nié catégoriquement avoir jamais travaillé dans une organisation de
renseignement, ni connaître aucun des membres du service de renseignement Giraud dans la
région, dont les noms, soit dit en passant, lui étaient montrés sans exception. Malgré des jours d'interrogatoire, il n'y avait aucun moyen de prouver qu'il était membre.

Les informations de Douin, sur la base desquelles l'arrestation de de Touchet a eu lieu, sont
cependant en rapport avec l'affirmation du colonel Faye, si sérieuses que Touchet, malgré son démenti persistant, semble lourdement incriminé.
Il faut dire explicitement qu'à Caen, comme dans tout le département, il n'y a pas d'autre de Touchet qui ait jamais été soldat. Par conséquent, seul Antoine de Touchet arrêté peut être mis en cause.



INTERROGATOIRE  TRADUIT



    Caen, le 12 mai 1944

interrogatoire

Depuis la KWHA (prison de la Wehrmacht) Caen présenté apparaît le ressortissant français

Marquis Antoine DE TOUCHET, né le 3/2/86 à Paris

Domicilié à Caen, 10 place de Sauveur
Marié avec Brigitte de Mac Mahon
6 enfants âgés de 2 - 18 ans
Major à la retraite Major, catholique,
N'aurait pas été condamné auparavant

Et, averti de devoir dire la vérité, dit ce qui suit:

Sur la personne:

J'ai d'abord fréquenté une école jésuite à Boulogne, puis diverses écoles dans toute la France, car mon père, qui était lieutenant-colonel, a été transféré à de nombreuses reprises. En 1906, je suis allé à l'école de guerre de Saint-Cyr. En 1910, je suis allé à Saumur et de là, j'ai été transféré au service du régiment en tant qu'officier. J'ai participé à la guerre mondiale en tant que premier lieutenant, en tant qu'observateur dans l'armée de l'air. En 1930, j'ai quitté l'armée avec le grade de capitaine. J'ai été mis à la retraite pour des raisons financières au rang de major.

Actuellement, comme ma pension n'est pas suffisante pour couvrir mes frais de subsistance, je m'occupe de l'administration de divers biens que j'ai hérités de mon père, décédé en 1936. Mon père était le lieutenant-colonel marquis Gabriel de TOUCHET, marié à Marie, née Hennecare. Ma mère vit actuellement dans le sud de la France.


Sur l'affaire:

Je nie fermement avoir été membre d'une quelconque organisation de résistance ou d'espionnage.

Je ne connais ni les noms ROGER, ni DRAGON, ni COULIBOEUF, ni DOUIN.


Sous la menace: (Auf Vorhalt)

Si on me reproche que Dragon a dit à Douin que s'i l avait besoin de conseils, il devrait se tourner vers M. de Touchet, qui vit près de la gare de St Martin et est un officier à la retraite, je ne vois toujours aucune raison de m'écarter de ma déclaration. J'admets que la déclaration citée est incriminante pour moi, mais je ne peux pas expliquer comment le soi-disant Dragon est venu à mon nom. Même si l'on me reproche que le même capitaine à la retraite figure dans le registre des saisies comme chef de l'organisation du Calvados, je ne me vois pas en mesure de faire des remarques explicatives à ce sujet. Je ne sais pas du tout comment je me suis retrouvé dans ce contexte. En tout état de cause, je nie fermement avoir eu des contacts avec une organisation d'espionnage ou de résistance.


Sous la menace :

J'avoue que je suis le seul de Touchet qui habite près de la gare de Saint-Martin et qui est à la retraite. J'ai un frère à Caen, mais il vit dans le quartier opposé de la ville, et il n'a jamais été soldat, car il a toujours été gravement malade.

Même dans mon travail de secrétaire de la Croix-Rouge locale, personne ne m'a jamais approché pour me demander des informations, militaires ou autres, qui pourraient être importantes pour l'espionnage ennemi.

Je ne me vois pas en mesure de faire une autre déclaration selon laquelle je suis lourdement incriminé, surtout par les revendications formelles de DOUIN.


Je ne peux pas donner plus de détails sur la question ; j'assure que j'ai dit la vérité.

Le procès-verbal ci-dessus m'a été traduit en français et je reconnais son exactitude par ma

signature.


Responsable de service


INTERROGATOIRE : ARCHIVE ORIGINALE






SOURCES 
  • Marie-Madeleine Fourcade, L’Arche de Noé. Paris, éd. Fayard 1968
  • Mémorial de l’Alliance, 1948
  • Mémorial GenWeb
  • État civil.
  • https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article185813
  • Archives sur les fusillés de la prison de Caen le 6 juin 1944 – SHD Vincennes GR 28 P3 71 » publication de  Marc Antoine de Saint Pol