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L'avion Lysander : outil de liaison avec l'Angleterre




  • ALLIANCE SE PREPARE...
En 1942, le réseau Alliance prend de l'importance ; les anglais décident d'éviter des transports longs et délicats à travers les Pyrénées de documents et personnes mais aussi  de faire mieux que les parachutages qui ne fonctionnent que dans un seul sens.
Désormais le Lysander, sera utilisé pour réaliser des opérations aériennes, les membres d'Alliance doivent s'y préparer
A l'été 1942  Arthur Gachet-Crowley  "Héron" va à Londres se former aux manœuvres complexes que nécessitent atterrissage et envol d'un Lysander sur un terrain de campagne. Ainsi nait une nouvelle branche d'Alliance nommé "Avia" spécialisée dans la logistique pour atterrissages et parachutages et, dirigée par Pierre Dallas, ancien pilote.
L’équipe "Avia", composée du capitaine Pierre DALLAS "Cornac", de Jean-Baptiste ANDREANI, du colonel Henri CORMOULS "Pégase", de Jacques DEVORT, des opérateurs radio Arthur GACHET-CROWLEY "Héron" et Ferdinand RODRIGUEZ "Pie" ainsi que du comité de réception local : "Danois", "Fox", "Labrador", "Cigale", André et Henri BELCOUR.

  • LYSANDER ou "LIZZIES"

Le Westland Lysander, construit par
Westland Aircraft, était un avion militaire britannique, qui servit essentiellement pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut conçu comme un appareil multi-rôles, destiné à l'appui rapproché, à la reconnaissance, et pour le réseau Alliance a des liaisons (sans armement, avec un réservoir de grande capacité).

 Les opérations aériennes de Lysander permettant d'amener ou d'emmener des agents d'Alliance  (avril 1942 - 14 opérations effectuées, pour 54 passagers) sont mis en place peu à peu. Le réseau, utilise en tout une dizaine de terrains,  quelques uns doivent être souvent abandonnés après une seule opération. Le Lysander est un avion capable de se poser et redécoller sur 300 mètres sur des terrains de fortune. il emportait du courrier, amenait ou expatriait deux ou trois  agents du Réseau ainsi que du matériel. On utilise le terme "Opération Pick-up" pour  indiquer un ramassage d'agents par le lysander.


  • CARACTERISTIQUES
D’une envergure réduite (15,25 m), d’un poids modéré (1800 kilos à vide), extrêmement robuste, il pouvait atterrir et décoller sur des terrains de fortune très courts  300 mètres suffisent  ! . Cependant, son moteur de 870 chevaux ne lui autorisait qu’une vitesse de croisière de 250 km/h et une vitesse maximale de 370 km/h tandis que son réservoir d’essence de 400 litres ne lui accordait qu’une autonomie de 800 kilomètres.

Le Lysander acquit ainsi une grande renommée grâce à son utilisation pour le transport et la récupération d'espions et d'agents secrets, en particulier des membres du Special Operations Executive ou de la Résistance française comme Alliance.

Le vol de nuit et à vue, AR, dure environ 8 heures (sans équipement de navigation). Atterrissage et décollage avec dépose/repose  de paquets et personnes doit durer moins de  10 minutes.

Les pilotes de Lysander sont membres du 161° escadron, un groupe d'élite de volontaires


Le Groupe 161 de Tangmere en 1943 avec le Lysander 
Le 2eme à gauche est H Verity, commandant de l'escadron et le 2eme à droite est P Vaughan-Fowler (pilote de MM Fourcade en 1943)

  • MISSIONS DE LIAISON
Ses missions consistaient à rejoindre nuitamment des terrains de fortune recensés et évalués avec soin par la Résistance selon une méthode précise (coordonnées, altitude, cap de l'axe de roulement, longueur, nature du sol, pente éventuelle, obstacles environnants, etc.), tous les renseignements utiles ayant été transmis à Londres

La navigation se faisait essentiellement par observation du sol, ce qui rendait les vols tributaires
- des phases de la Lune, en fait les opérations ne sont réalisables que 12 jours par mois, du surlendemain de du premier quartier jusqu' à la veille du dernier quartier de lune
-des conditions atmosphériques qui font annuler beaucoup de vols

Une fois arrivé à proximité de son but, le pilote situait le terrain grâce à des feux allumés au sol par des résistants que le bruit du moteur avertissait de son approche. L'activité des Lysander était si bien organisée, et soumise à des règles de sécurité si rigoureuses, que très peu d'accidents se produisirent. Par ailleurs, la taille relativement petite de l'appareil et son camouflage généralement noir mat en faisaient une cible difficile à repérer et à atteindre.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Lysander ont déposé 101 personnes et en ont récupéré 128, pour l'essentiel des espions, résistants ou pilotes d'avions alliés abattus.

 Ce sont les membres de l'équipe "Avia" qui organisent l'accueil du Lysander, ce qui nécessite plusieurs personnes présentes,  une balisation lumineuse du terrain en triangle,  un message lumineux au pilote, un lieu d'hébergement proche puis le transfert par divers moyens de transport  des agents arrivés. L'ensemble de l'opération ne dure que quelques minutes.
Des termes codés sont utilisés lors de ces opérations :
-Gin = argent envoyé par les britanniques
-Avia= du courrier
-Homo = parachutage d'agents
- via la BBC " L'âne rouge boira  àla fontaine" ou  "Les saumons remontent la rivière" = confirmation de  opération


  • FONCTIONNEMENT ATTERRISSAGE


Le vol se fait par pleine lune à l'aide de cartes et  à l'estime en se repérant sur le relief et en évitant les zones de DCA.  Le terrain doit faire au moins 600 m de côté, utilisable de chaque sens en fonction du vent. Le responsable au sol  dispose de 3 lampes disposées en L au sol.  Le comité d'accueil est au niveau de la lampe A, la première allumée au bruit du moteur d'avion. Après envoi d'une lettre en morse et réponse identique de l'avion, les lampes B et C sont allumées  et l'avion se pose parallèlement à AB, puis fait demi tour autour de BC et revient au groupe d'accueil, arrivé  à leur niveau, il fait un nouveau demi tour pour être en position de décollage. Les passagers descendent avec les bagages et  les passager de retour montent dans l'avion. L'avion repart et, par tradition on donne au pilote du parfum ou du champagne et les passagers  reçoivent cigarettes et chocolat.
Si le sol ne répond pas  au code morse, l'avion n'atterrit pas.



  • LIAISONS avec ALLIANCE : quelques exemples 
De nombreux autres membres d'Alliance profitent des Lysander pour rejoindre l'Angleterre, quelques déplacements et lieux :


-Ferdinand Rodriguez dit Pie,  arrive en France dans la nuit du 26/27 octobre 1942 sur l'aérodrome d 'Ussel-Tallamy (opération "Achille"). Il repart à Londres en août 1943 pour régler les problèmes entre la Centrale et le réseau. Le 16 septembre 1943, Rodriguez est de retour de Londres accompagné de Faye, d'une estafette et de quatre opérateurs radio. Un Westland Lysander anglais le dépose à 45 km de Paris ( Bouillancy, près de Nanteuil-le-Haudouin).

-Faye part à Londres depuis le terrain d'Ussel  en août  1942 pour s'entretenir avec les services britanniques pour établir la marche à suivre dans le recrutement de Giraud. Il apprend dans le même temps l'imminence d'un débarquement en Afrique du Nord. Revenu en septembre 1942 , il rapporte deux millions de budget mensuel dans ses bagages, ainsi que des accords sur le parachutage de matériel et l'envoi de spécialistes radios.

-MM Méric , trop exposée, doit partir à Londres le 18 juillet 1943 et reviendra en juillet 1944.


  • TERRAINS : exemples des terrains les plus utilisés

    •  terrain Sud de Lyon dans un champ près de la Saône ( à proximité de la maison de Dallas)

       
    • terrain d' Ussel en Corrèze   
      et de Fagettes dans la Creuse  (voir ci-dessous les documents de renseignements  fournis) comme :
-1° vol en août 1942 : opération "Mercure" à Ussel .
 Le deuxième vol fut reporté en raison du mauvis temps, ce qui arriva souvent...
-20 sept à Ussel :retour de Faye,  avec un décollage délicat, les roues de l'avion sont dans la boue ! 
-octobre 1942, Ussel  : départ de trois policiers de Vichy Piani, Reverbel et Rutali qui avaient permis l'évasion de Marseille
-du 25 au 26 novembre 1942 : "Apollon" avec Peter VAUGHAN-FOWLER
-décembre  1942, Ussel  : Général Cochet, Hettier de Boislambert, Faye  
- 14 au 15 Janvier 1943,  Ussel  (opération Ajax): Faye, Boislander et H Dor s'envolent avec le pilote John BRIDGER    

En mars 1943  les allemands ont investi le terrain d'Ussel. 




documents  descriptifs des terrains d'Ussel et Fagettes  



Le réseau Alliance dispose dans le Sud-Est du département de l'Oise de terrains d'atterrissage et d'enlèvement pour les opérations d'atterrissage et d'enlèvement (opérations pick-up) à 

Quatre opérations de ce type s'y déroulent entre juin et septembre 1943.
    • Dans la nuit du 15 au 16 juin 1943 : l'opération Degas
      Elle permet l'arrivée de Pierre Berthommier et les départs de Georges Lamarque, alias "Petrel", normalien, ancien responsable radio du réseau et organisateur du sous-réseau Druides, et Jean Vinzant.

    • Dans la nuit du 17 au 18 juillet 1943 : l'opération Renoir
      Elle permet d'une part, le retour de Georges Lamarque, et l'arrivée de Pierre Blocher et Michel Gaveau, arrêté en mai 1943, il s'est évadé, et, d'autre part, le départ de Marie Madeleine Méric-Fourcade, responsable nationale du réseau, Lucien Poulard, alias "Mathurin", et André Liess.

    • Dans la nuit du 15 au 16 août 1943 : l'opération Durer
      Elle est marquée par le retour de Lucien Poulard et l'arrivée de Robert Rivat, et par le départ de Léon Faye, alias "Aigle", l'un des plus hauts responsables du réseau, Johannes Ambre et Frédérik Rodriguez, alias "Pie".

    • Dans la nuit du 15 au 16 septembre 1943  : l'opération Ingres
      Marie Madeleine Méric-Fourcade écrit qu'elle fut "préparée de façon grotesque". Arrivent Léon Faye et Fulbert Gonzalés, partent le duc de Magenta et Philippe Koenigwerter. Le 17 septembre 1943, le docteur Gilbert et Marcel Trumel sont arrêtés.


  • Compléments

NOTA : Il existe  beaucoup d'autres lieux pour lesquels nous n'avons pas de documentation.