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Activités du réseau Alliance

Plan

1- LE RENSEIGNEMENT
2- LES COMMUNICATIONS
3- LES ACTIVITES DE RESISTANCE
4- ALLIANCE ET LES SERVICES SECRETS



1- LE RENSEIGNEMENT

Les anglais récoltent les fruits des renseignements  du réseau qui bénéficie d'une aide très importante des services secrets britanniques qui le qualifient de la plus efficace centrale indépendante de renseignements en France occupée.

A l'actif d'Alliance figurent notamment du renseignement militaire sur toit le territoire et en Afrique du Nord

  • Des transmission d'informations et relevés topographiques
    • mouvements, emplacement de bateaux, sous marins (U-Boots)  (activité du sous réseau "Sea Star"  implanté à Lorient, Toulon, Bordeaux, La Rochelle, Brest qui surveille les activités Tous les mouvements de navires et U-boot sont ainsi connus et transmis => voir le dossier organisation du réseau)
    • construction et localisation des emplacements défensifs comme le mur de l'Atlantique
    • activité, mouvement, emplacement des troupes nazies.
    • création de cartes, croquis des installations allemandes dans l'Ouest et sur le littoral atlantique et méditerranéen
    • Transfert d'une carte des côtes de la Manche précisant toutes les forces allemandes ce qui contribua au succès du grand débarquement  (Carte de R Douin)
    • Pendant l'été 1943, le réseau Alliance recueille des informations d'une grande importance sur l'existence d'armes secrètes (V1et V2) avec la découverte du laboratoire en Allemagne et la construction de plateformes de lancement en France. Des raids aériens britanniques détruiront un tiers des installations secrètes allemandes. (Alliance fut un des premiers réseaux à révéler les armes secrètes d’Hitler, les V1 et V2 qui seront lancés sur Londres de juin 44 à mars 45. )

  •  Des opérations en mer
    • bateaux  vers l’Angleterre en Bretagne (réseau Sibiril) en 1942/43
    • sous marins vers Gibraltar (5 et 7 novembre 1942)
    • enlèvement au Lavandou par vedette rapide britannique-février 1944
  • Des missions diverses
    •  l’organisation du passage du général Giraud vers l'Algérie en novembre 1942 et devient l’un des éléments de la résistance giraudiste. 
    • 14 opérations Lysander à Ussel dès avril 1942 (14 opérations, 54 passagers A/R)
    • chaînes de passage par les Pyrénées pour agents via Bézier et Oloron


En Normandie : du renseignement  militaire en particulier sur

2- LES COMMUNICATIONS

Les renseignements recueillis étaient essentiellement transmis aux alliés grâce aux émissions clandestines d'un  réseau d'appareils radios accrochés sur la Centrale de Londres.
Les moyens de communication avec les services alliés  pour transmettre les renseignements sont toutefois variés  mais nécessitent  de prévoir des lieux de parachutages, des terrains pour les atterrissages de Lysander, des lieux surs d’accostage pour des navires ...

Les principaux : 

-le courrier (d'octobre 1940 à avril 1944)  mais, c'est long avant d'arriver  à destination. C'est le premier moyen traditionnel de transmission qui, au début des années 40 s'effectuait soit par mer avec un départ de Bretagne ou Méditerranée, soit par terre en franchissant la frontière suisse ou espagnole avec ensuite un long parcours via le Portugal ou Gibraltar.
Le problème de ces transports étaient leur durée beaucoup trop longue et, de plus, se révélaient peu fiables. Il fallait souvent passer par des diplomates français complices ou par des ambassades

Les documents sont toujours codés :
- à l'encre sympathique était utilisée. Si l'encre sympathique est fournie parles anglais, il est facile de s'en fabriquer avec quelques produits pharmaceutiques.
- codés/chiffrés, souvent en morse avec transposition de lettres et chiffres que MM Méric maîtrise parfaitement. Il existe même de mini dictionnaires de codes  pour les novices.
Dans tous les cas aucun nom réel n'apparait (nom de personnes ou de lieux). Faye a même inventé le "code Corniche" qui cachait dans un texte en clair une phrase. Chiffrer et déchiffrer demandait compétence et efficacité

-Les émissions radio (d'avril 1941 à la Libération), octobre 1941 : 6 postes fonctionnent,  maximum 20  postes de radio en service en 1943. Lire notre Dossier "Radio"

-les parachutages de matériel avec comité de réception  à partir de 1941 (une trentaine en tout), qui   assuraient le ravitaillement en matériel radio, questionnaires, armes fonds, matériel de toutes sortes, livres, vêtements. C'est le nouveau groupe "Avia" qui s'en charge. Ainsi "Bla" l'agent britannique (en, fait, agent double) arrive ainsi le  5 aout 1941.

-Les opérations aériennes de Lysander  (ou Lizzies) permettant d'amener ou d'emmener des agents (Première opération en avril 1942 à Ussel ; au total, 14 opérations effectuées, pour 54 passagers) sont mis en place peu à peu. Le réseau, utilise en tout une dizaine de terrains, qui doivent être souvent abandonnés après une seule opération. Le Lysander est un avion capable de se poser et redécoller sur 300 mètres sur des terrains de fortune. il emportait du courrier, amenait ou expatriait des agents du Réseau ainsi que du matériel. C'est toujours  le nouveau groupe "Avia" qui s'en charge.

-autres moyens les navires,  parfois utilisés ponctuellement, au gré des circonstances : opérations de transfert de personnes par sous-marin (Le Lavandou, Le Cros-de-Cagne) ou par bateau (Carantec, Le Lavandou, Le Cros-de-Cagne), transport de courrier par bateau (Sète - Barcelone avec le "Coëtlogon" et le "Saint Brieuc").


3- LES ACTIVITES et l'ORGANISATION DE RESISTANCE

  • le Recrutement
Le recrutement se fait essentiellement par relation, directe ou indirecte. Toutefois certaines professions en rapport avec l'activité du réseau sont ciblées : officiers de l'armée, cheminots, représentants de commerce, qui voyageaient beaucoup et boutiquiers qui pouvaient servir de boîte à lettres.
Alliance recruta dans tous les milieux sociaux, religieux et politiques, auprès de la droite militaire et nationaliste, des communistes, des hauts fonctionnaires, des cadres, des artisans et des agriculteurs... La moitié des membres appartenait à la fonction publique en raison de leur position stratégique pour obtenir des renseignements, et plus du quart du réseau était composé de femmes .
  • les Activités 
Etre résistant n'est ni un métier, ni une activité ordinaire, aussi l'organisation est-elle spécifique au sein de ces groupes d'hommes et de femmes qui ont choisi de lutter contre l'occupant et s'opposer au gouvernement de Vichy. Comment agir pour une activité clandestine pour laquelle on a reçu aucune formation ? D'ailleurs, le terme même de Résistance n’existe pas.

 Les résistants sont classés selon leur activité :
    • "P0" qualifie les résistants ou agents occasionnels
    • "P1" concerne les résistants réguliers mais qui gardent leurs couverture de travail
    • "P2" qualifie ceux qui devaient entrer complètement en clandestinité , donc sans aucun revenu, aussi dépendaient-ils des aides financières du réseau
    • "sympathisant" est un terme ambigu qui concerne une personne plus ou moins proche d'un résistant (famille, ami, voisin, collègue) qui peut avoir fourni ponctuellement un service.

Le mot d’ordre est de conserver une vie banale pour préserver le plus longtemps possible les siens, aussi faut-il limiter les allées et venues trop nombreuses qui éveillent la curiosité de collègues ou de voisins. Ne rien faire pour se faire remarquer : recevoir trop de visites à des heures inhabituelles (donc avoir recours à des lieux neutres tels que des cafés pour se réunir). Changer d’adresse, revêtir une fausse identité devient le lot commun du résistant ce qui complique la tâche quand on sait que le système de cartes se généralise pour le ravitaillement, l’habillement… Pour circuler, le résistant adopte le mode de locomotion privilégié à l’époque : la bicyclette qui permet aussi de camoufler mots d’ordre et messages dans les pneus ou le guidon.

Les résistants ont des activités personnalisées et spécifiques :
    • chef de secteur : le responsable du petit groupe local : Caby à Villers Bocage

    • agent de renseignement : activité de base pour le résistant d'Alliance. La plupart des résistants cités sont des agents de renseignements. Il faut noter que pour certains leur métier favorise ce type d'activité : facteurs, pêcheurs, agriculteurs...
Exemples de documents réalisés par des agents de renseignements
 (ne proviennent pas du secteur Jardin)


relevé topographique d'atterrissage de Bouilhancy



Défenses allemandes de Saint Valéry

    • agent de liaison: personne qui transporte et délivre des messages (verbaux, instructions, rendez-vous, lettres souvent codés) donc c'est une sorte de facteur ! Ce sont souvent des jeunes gens âgés (18/25 ans) qui se déplacent discrètement à pied, à bicyclette, et par les transports publics dans des lieux qu'ils connaissent parfaitement. Par sécurité on accepte pas les retards de plus d'un 1/4 d'heure. Ces agents de liaison déposent leur message dans "les boîtes aux lettres". Discrétion, courage, disponibilité, rapidité, sont autant de qualités requises. C’est pourquoi ce sont presque toujours de jeunes garçons et filles capables de passer leurs journées en courses harassantes ou de faire des voyages longs et pénibles dans les trains où ils doivent se méfier de leurs voisins.
 Jean Truffaut alias "Tadorne" est l'agent de liaison du groupe, il en a le profil type : jeune (22 ans) célibataire, résidant à Carentan mais étudiant à Paris qui doit donc se déplacer entre ses villes.


exemple de message décodé




    • la "boîte aux lettres" C'est le complément indispensable de l'agent de liaison. Elle est réalisée par un résistant dont le métier est compatible avec cette activité comme commerçant qui a des contacts fréquents. Cette boîte vivante reçoit et transmet le message à un autre agent, souvent un responsable. Cette boîte peut être "statique" ou "morte", sous la forme de l'habituelle boîte à lettre d'un couloir d'immeuble par exemple ou dans une cachette à la campagne. L'agent de liaison peut aussi être une femme qui n'attire pas l'attention

       Maurice Primault est la boîte aux lettres à Caen, il a le profil type : chef de service du rayon marine de la quincaillerie Legallais-Bouchard à Caen aussi voit-il passer beaucoup de monde dans ce grand magasin très connu.

    • opérateur Radio : un rôle stratégique et fondamental qui nécessite des compétences spécifiques pour communiquer avec Londres. Ainsi Jean Caby par son métier est à la fois opérateur à Villers Bocage et le dépanneur radio du groupe.  Ferdinand Rodriguez dit Pie, est le responsable des transmetteurs pour la France, il transporte un peu partout en France des émetteurs radio (à Bayeux). Il assure ses propres émissions du PC et met au point un un système de coordination entre le PC et chaque secteur, ce qui se révèle très efficace. Robert Douin émettait également en radio vers Londres via un émetteur radio dans le clocher de l’église Saint-Nicolas, à Caen.
exemple de message codé transmis par radio



    • autres activités spécifiques comme 
      •  "agent de sécurité"
      •  "agent d'hébergement" 



4- ALLIANCE ET LES SERVICES SECRETS

L'objectif principal est  le renseignement, mais  qui renseigne-t-on ?

  • Alliance et les services secrets
    • les services secrets français

      • Le deuxième bureau
        Il est en charge du renseignement sur les autres nations. Après la défaite de juin 1940, le gouvernement de Vichy continua d’utiliser ces services, entre autres pour la répression des résistants et communistes. Cependant, nombre d’agents des services de renseignements eurent tôt fait de jouer un double jeu dès 1941. Ils aidaient la cause des Alliés soit en les renseignant, soit en nuisant aux activités de l’occupant. 

      • Le Bureau Central de Renseignement et d'Action (BCRA)  à Londres
         De leur côté, les Français libres créent le BCRA ( Bureau Central de Renseignement et d’Action ) à Londres en communication continue avec les gaullistes. Finalement, tous les services de renseignement des Français libres furent fusionnés dans la Direction générale des Services Spéciaux, sous l’autorité de Jacques Soustelle. Après des discussions à Londres Marie Madeleine Méric-Fourcade décide de rejoindre le BCRA, dirigé par le colonel Passy. L'intégration eu lieu en mars 1944, lors de la fusion entre les services d’Alger et ceux de Jacques Soustelle Londres. 

    • Les services secrets anglais

      •  le  Special Operations Executive (SOE) , est créé en juillet 1940, destiné à l'action. Il existe plusieurs sections contrôlant l'action en France, principalement la section F, la section RF et AMF.
        La  section F, qui agit sans coordination avec la France libre, est confiée en  novembre  1941  à  Maurice Buckmaster . Des agents parachutés recrutent de nombreux agents en France qui dépendent directement des Britanniques tout au long de la guerre. La section  F  a suscité la colère du général de Gaulle, qui a demandé, en vain, sa suppression. De Gaulle ne supportait pas qu'il y eût des réseaux agissant en France hors du contrôle de la France libre. La section  RF, créée plus tard, coopère avec le  BCRA. La section  AMF, basée à  Alger, après avoir brièvement collaboré avec les giraudistes, se met au service des gaullistes.
        Selon l'historien britannique Michael R. D. Foot, le SOE a envoyé en France  1  800  agents, dont  1  750  hommes  et cinquante femmes, pendant la durée du conflit.. Les agents du SOE ont armé  250  000  résistants  français, et se sont livrés à d'efficaces opérations de sabotage. . 
      •  le  M16  (l’Intelligence Service) a pour mission le renseignement. Une partie des services  travaille directement avec le BRCA, et, un autre, dirigée par Kenneth Cohen agit directement avec plusieurs réseaux en France et les soutient, notamment  Alliance. 

      •  le  MI9  est chargé des évasions des soldats alliés.

    • Qui profite des renseignements d'Alliance ?

       Loustaunau-Lacau se rend à Lisbonne,  pour rencontrer Kenneth Cohen, du MI6   le 14 avril 1941, la négociation dure  trois jours.  "Crane"  (nom de code de Cohen) souhaite que le réseau s'occupe avant tout de renseignements, Loustaunau-Lacau obtient que les services britanniques avancent les sommes nécessaires au développement du réseau. Loustaunau-Lacau explique également qu'il continuera à aider les envoyés de De Gaulle, et qu'il le tiendra au courant des activités du réseau, par l'intermédiaire de Fourcaud. Crane accepte ces requêtes, à condition que les Britanniques soient toujours les premiers informés des renseignements obtenus. Un nouveau système de récolte d'informations codées est mis au point. Les Anglais fournissent à Loustaunau-Lacau un poste-émetteur, permettant enfin la transmission rapide des informations, ainsi que cinq millions de francs. Toutefois, par sécurité, . Loustaunau-Lacau ne donne aux Anglais aucun renseignement sur les personnes qui composent le réseau.

      En 1942, Faye rencontre de Gaulle  ce qui améliore les rapports entre Alliance et les gaullistes, toutefois  les autres réseaux critiquent leur  (ancienne) proximité  avec  Vichy et leur  leur soumission à l'autorité britannique...

      En 1943,  Marie-Madeleine Méric  à Londres, a de mauvais rapports avec les différents services de renseignements de la France libre : d'une part, le BCRA reproche à l'Alliance de ne jamais directement fournir de renseignements à la résistance gaulliste ; d'autre part, les services giraudistes estiment qu'ils n'ont pas à apporter de moyens à une organisation dont ils récupèrent de toute manière les renseignements par l'entremise de l'IS. Les relations entre les membres du réseau établis à Londres et les représentants de la France libre sont donc plutôt antagonistes, au mieux inexistantes...

      En Mai 1944, le réseau Alliance s’unit au B.C.R.A.  de De Gaulle  de la France libre qu’au moment de la fusion entre les services d’Alger et ceux de Londres.

Héros du renseignement d'Alliance

  • Jeannie Rousseau : rapport sur V1 et V2 en mai 1943
  • Jacques Stosskopf : rapports sur base d'U-Boote de Lorient
  • Robert Douin: carte de 17 m de long des fortifications allemandes dans le Calvados 

Alliance est avant tout un réseau  de renseignement, le plus important pendant toute  la guerre,  qui a, sans cesse, fourni des informations fondamentales au prix de la vie de 437 agents. Parmi les renseignements fournis, certains se sont révélés d'une importance capitale, ils sont l'œuvre de fortes personnalités méconnues. Ces héros ont réalisé un véritable exploit héroïque par leur activité, dissimulée derrière une attitude risquée de double-jeu ; les documents transmis ont stupéfié les alliés et ont permis  d'annihiler  armement ou défenses allemandes de haute importance.
Les exemples choisis montrent la diversité du renseignement qui était  réalisé par des personnes  très différentes mais particulièrement engagées, leur courage leur a permis de mener leur mission au-delà des espérances des alliés. Ces héros du renseignement  étaient entourés d'agents d'Alliance qui  les ont aidés et qui ont  participé en  fournissant une partie des renseignements collectés, il ne faut pas les oublier. 





JEANNIE ROUSSEAU


Jeannie de Clarens, née Rousseau en  1919 à Saint-Brieuc et morte en 2017 est une résistante  déportée, membre du réseau Alliance, alias "Amniarix" 

Elle était grand officier de la Légion d'honneur, et titulaire de la 

Famille

Après la Première Guerre mondiale dans laquelle il a combattu, son père, Jean Rousseau, a été haut fonctionnaire (diplomate) au ministère des Affaires étrangères pour lequel il a effectué de nombreux voyages au Proche-Orient. Ce qui explique probablement que sa fille parle plusieurs langues dont couramment l'allemand.

Formation

Après de brillantes études, elle a été diplômée de Sciences Po en 1940. Elle est polyglotte (5 langues)

Résistance

En Bretagne
En , après la débâcle Paris se vide et son père décide de quitter la capitale occupée. Il emmène son épouse et sa fille unique à Dinard. Le maire de la ville, ami de ses parents, la sollicite pour un travail d'interprète afin de faciliter les négociations entre les services locaux et les autorités allemandes. Walther von Reichenau, commandant de la 6e armée y a installé son Quartier général. Elle est très appréciée pour son travail de traduction

Dès cette époque, elle communique aux anglais toutes les informations qui peuvent être utiles pour connaître les projets et les préparatifs de l'occupant.

En 1941, soupçonnée, elle est arrêtée par la Gestapo et emprisonnée à la prison de Rennes. Elle est soutenue par son employeur allemand et relâchée par manque de preuves mais est contrainte de quitter la région. 

A Paris
De retour à Paris fin 1941, Jeannie devient secrétaire dans un bureau de relations publiques, chargée de faire le lien entre l’occupant et les industriels français  lors de négociations. La même année, elle  rencontre dans un train un ami qui la recrute :  Georges Lamarque, alias « Pétrel », au sein du sous-réseau « Les Druides » qu'il dirige, et qui est rattaché au réseau de renseignement Alliance. Son nom de code dans le réseau est Amniarix.

Ayant réussi à être engagée dans un organisme professionnel d’entente entre le patronat français et les services allemands à la recherche de fournisseurs, elle côtoie les allemands et  s'aperçoit qu'ils parlent librement devant elle de nouvelles armes. Aussi, parfois, avec un grand sourire, elle pose ingénument des questions, face  à son étonnement et  à sa surprise, ils répondent en apportant des précisions. Elle  réussit à accumuler de nombreuses informations sur les « armes secrètes » (V1 et V2) mises au point par les Allemands à Peenemünde


Le rapport de mai 1943

C'est ainsi qu'elle réalise en 1943 un des plus grands exploits du réseau « Alliance » en  rédigeant un  rapport très précis et détaillé (taille, vitesse, emplacement...) qu’elle transmet en mai  1943. Il est d'abord transmis à MM Méric, qui, aussitôt le transmet au MI6 qui, à son tour le transmet à Churchill.  Il constitue les premières informations concernant ces armes, est la « confirmation indispensable » dont ont besoin les services britanniques. 

L'information arrive  à un moment crucial :Hitler est en difficulté  avec Stalingrad (Février  1943)  et l'Afrique du Nord (El Alamein en oct 1942 et débarquement en Afrique du Nord le 8 novembre 1942). Aussi Hitler donne une priorité absolue aux V1 et V2 et espère voir Londres détruit fin 1943.

Le rapport transmis au professeur Reginald Victor Jones, décide l'armée britannique à bombarder la base de Peenemünde. Le bombardement, effectué le  avec près de 600 avions britanniques( RAF Bomber), fit d’énormes dégâts (bâtiments, plans,  appareils V2, installations... et tua plus de 500 techniciens et experts, retardant ainsi de plusieurs mois les attaques de V2 sur l’Angleterre.
Ce rapport permit d'éviter un désastre au débarquement de juin1944 si les V1/V2 avaient été actifs à ce moment


V1/V2 ?

V1: petit avion  (7,74m/5,39m)sans pilote muni d'un moteur à réaction armé de 850 kg d'explosifs. Testé au printemps 1944, il sera utilisé du 13 juin 1944 au 29 mars 1945
V2 : fusée de longue portée ou missile balistique de 14 m de long qui pèse 13T dont le nez contient 975 kg d'explosif, premier essai le 3 oct 1942 à Peenemünde.

Premier V1 sur Londres le  13 juin 1944 tiré avec 8 mois de retard.  
Au total, 22 080 
V1 furent lancés contre les villes anglaises ( 8500 V1 sont tirés sur Londres, seuls 30% atteignent leur cible), belges, hollandaises et françaises, à partir du 14 juin 1944 

Décollage d'un V2 depuis un pas de tir
 camouflé dans une forêt
près de La Haye, aux Pays-Bas.

Premier V2 tiré le 8 septembre 1944 depuis la Hollande sur Londres. Ils sont très imprécis. Au total 1 560 V2 furent lancés entre le  et la fin de 1944, principalement vers Anvers (920) où 567 tués le  par un V2 tombé sur le cinéma Rex et Londres (450) et, mais aussi vers Norwich (40), Liège (25), Paris (22) ainsi que vers LilleTourcoingArrasMaastrichtHasseltetc.


Fin 1944, les tirs cessent en raison de la progression alliée qui envahit les zones de lancement. Ces armes ont eu surtout un effet psychologique  (propagande de Goebbels) et stratégique, plutôt que tactique. Leur faible charge explosive (moins d'une tonne) et leur  imprécision en font une arme peu efficace.

Stratégiquement, le principal succès des V1 n'est pas l'efficacité des bombardements en eux-mêmes, mais la mobilisation de grands moyens militaires, détournés du front, pour les arrêter.


Un V1 fixé à l'aile d'un bombardier Heinkel 111.









Déportation

Alors qu'elle doit partir pour Londres présenter un nouveau rapport, elle est arrêtée à La Roche-Derrien le  en compagnie de plusieurs camarades du réseau, dont deux seuls parviennent à s'échapper. Emprisonnée et interrogée à la prison Jacques Cartier de Rennes, elle est déportée de Pantin le 15 ou le  vers le KL Ravensbrück (matricule 57661). Puis elle est envoyée au camp de travail de Torgau où elle organise une manifestation pour protester contre l'utilisation des prisonnières à la fabrication de munitions. Transférée alors au camp disciplinaire de Königsberg, elle y recense les prisonnières et fait passer ce recensement au camp de prisonniers de guerre du Stalag I-A tout proche, en espérant qu'il sera transmis à la Croix-Rouge. Puis elle s'évade du camp pour rejoindre clandestinement celui de Ravensbrück, afin de s'y cacher. Bien que dénoncée, elle survit à la libération du camp, et est rapatriée par la Croix-Rouge en .







JACQUES STOSSKOPF

Jacques  Stosskopf, né  à Paris  en 1898  et mort exécuté le  au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, est un ingénieur général du génie maritime français, membre du réseau Alliance


 Ingénieur de génie maritime 

Jacques Stosskopf est d'origine alsacienne et parle couramment l'allemand. Pendant ses études en math sup, il est mobilisé le . Il est décoré de la croix de guerre et est démobilisé avec le grade de sous-lieutenant le .

Admis à l'École polytechnique en octobre 1920, il devient ingénieur du génie maritime en 1924 à l'arsenal de Cherbourg puis   ingénieur principal en 1929. Il est nommé en octobre 1939 chef de la section des constructions neuves à l'arsenal de Lorient et promu ingénieur en chef.


1940  Le port réparé pour  accueillir des U-Boote 

Lors de la prise de Lorient , le , face aux troupes du IIIe Reich, l'amiral Hervé de Penfentenyopréfet maritime, fait détruire les installations portuaires et évacuer les bâtiments militaires vers Casablanca.
 À l'arrivée de l'amiral Dönitz, dans les jours suivants, ce dernier demande la validation du site comme premier port opérationnel français des U-boote en raison du  peu de réparations. Le , c'est l'état-major des U-boote qui y installe son quartier général. La caserne du Péristyle « Saltzwedel Kaserne » est réquisitionnée, et la construction de trois bunkers est commandée au ministre du Reich pour l'Armement et les munitions Fritz Todt sur la pointe de Kernével afin d'installer le « Département Opération ». 

Lorient.- U-Boot U 37 en carénage

Si les fonctionnaires et manœuvres français demeurent à poste afin de poursuivre l'entretien des installations portuaires et des navires encore en service, ils voient très vite arriver les ouvriers du chantier naval de guerre « Kriegsmarinewerft Wilhelmshaven » chargés du ravitaillement des premiers U-boote. Une fois débarrassé des mines magnétiques, le port est déclaré ouvert le  et accueille le U.30 type VII du Kapitänleutnant Fritz-Julius Lemp et la 2e Unterseebootsflottille (puis la 10e en ). Le , le service de réparation des U-boote est effectif à la base sous-marine de Lorient.

 La confiance de  l'occupant ...

Mais face aux premiers bombardements britanniques les 22 et , Dönitz s'inquiète de la vulnérabilité de ses U-boote lors des sorties en mer et pour leur entretien. Les contacts avec l'Occupant ne sont pas simples d'autant plus qu'aucun ouvrier français ne travaille sous les ordres directs des Allemands. Mis à contribution de par son origine alsacienne, Jacques Stosskopf se contente de transmettre les observations et les directives allemandes entre le sous-directeur Jacques Théry ou l'ingénieur général Antoine

Le  arrive le U-47 à l'emblème du « Taureau fumant » dit taureau de Scapa Flow du commandant Günther Prien de retour de sa 7e mission. Günther décoré par le Führer en personne, est reçu avec tous les honneurs et loge le soir même à l'hôtel Beauséjour sur la place Alsace-Lorraine à Lorient. Le , Dönitz s'installe dans une des trois villas du quartier de Kernével à Larmor-Plage, Margaret, Kerozen et Kerlilon surnommée « le Château des Sardines ». Dès lors, il pousse Fritz Todt à étudier et renforcer les défenses des installations militaires de Lorient. Concomitamment, la Résistance se développe aussi sur le chantier naval. Les relevés géologiques demandés par les Allemands sont truqués pour ralentir les travaux.

 

La base sous-marine de Lorient en construction, en 1942.


Insensiblement, Jacques Stosskopf gagne la confiance de l'Occupant, par sa rigueur, son attitude autoritaire envers les ouvriers français de l'arsenal, sa présence au sein même des effectifs du port. Avec l'accord de l'amirauté et du Führer, le , les travaux commencent au mois de , sous le contrôle de l'ingénieur en chef Triebel (Heligoland) et réclament 15 000 manœuvres au sein de l'Organisation Todt.

1941: Passage à la Résistance

Pour sa part, dès , le gouvernement de Vichy met en place des réunions entre ingénieurs pour faire le point de la situation en zone occupée. Placées sous l'autorité de l'ingénieur général Chevalier, ces rencontres poussent Jacques Stosskopf à se rendre à Vichy une fois par mois dans le cadre de ses fonctions. Il y côtoie de manière informelle le capitaine de corvette Henri Trautmann, chef de secteur Nord du 2e Bureau de la Marine. Lorsque ce dernier monte un réseau d'agents en zone occupée, il pense à Stosskopf. Chemin faisant, en , l'ingénieur réunit un groupe d'indicateurs discrets, et livre des informations de mémoire, jamais par écrit, tous les mois à son retour sur Vichy. Puis à partir de , il rend compte au commandant Ferran du 2e bureau. La secrétaire Jeanne Librairie, les ingénieurs Castel, Giraud, Labbens et Perrais, le grutier Marcel Mellac notent toutes sortes d'informations jour après jour. Les écussons sur les kiosques des U-boote, les fanions, les sorties et les retours de missions, des bons de commande adressés à l'arsenal français, les sacs de linge déposés en blanchisserie avec le nom des soldats, rien n'échappe à l'équipe de Jacques Stosskopf.

1942 : Double-jeu

En fin de compte, la réputation de collaborateur zélé qui est imputée à Stosskopf par les Lorientais constitue une excellente couverture pour le double jeu mené par l'ingénieur.

Le , il devient sous-directeur aux côtés de l'ingénieur général Renvoisé. Les exigences allemandes pèsent de plus en plus sur le régime de Vichy. Le , Jacques Stosskopf accompagne un convoi d'ouvriers de l'arsenal à travers les rues de Lorient, ouvriers désignés pour travailler aux chantiers de la société allemande de construction navale et mécanique (Deschimag) à Wesermünde. Il a réussi à négocier le départ de 246 ouvriers sur 498 exigés par les autorités allemandes, mais il se fait copieusement huer par les Lorientais car aucun d'entre eux n'est volontaire. 

Faisant fi de tout cela, Stosskopf poursuit son activité d'observateur sur la construction de la base d'U-Boote de Keroman et espionne les activités de la Kriegsmarine grâce à son accès privilégié aux installations secrètes allemandes, les allées et venues des U-Boote et leur présence à Lorient alors que les services secrets britanniques les pensaient disparus. Selon l'historien Sönke Neitzel, 5 780 Français travaillent sur le chantier parmi 3 178 Allemands et 1 467 Néerlandais.

1942 : Au sein du réseau Alliance

Après l'invasion de la Zone Libre, le , Jacques Stosskopf rejoint le réseau Alliance probablement par l'intermédiaire du général Raynal, chef de secteur "Asile", au sein même du réseau Alliance à Vichy1. Il lui fait prendre contact avec le chef de secteur du sous-réseau marine Sea-Star, le fonctionnaire de marine Joël Lemoigne alias « Triton », de la section d'études économiques (SEE).

Ses renseignements d'une grande importance tactique sont transmis à Londres. Ainsi les Britanniques découvrent-ils que les U-Boote sont équipés de matériels leur permettant de naviguer dans les mers chaudes, ou d'utilisation de peintures spéciales. Révélation leur est faite également sur la réception de tungstène, de caoutchouc et de quinine par l'intermédiaire de sous-marins de la marine impériale japonaise. Stosskopf, qui travaille directement pour Sea-Star à partir de février 1943, arrive à rédiger une carte détaillée complète de la base de Lorient, qui est transmise aux Alliés.


1943: Conséquence : U-Boote coulés & Bombardements

Plaque commémorative apposée en 1946 sur un des murs de la base sous-marine de Lorient en l'honneur de Jacques Stosskopf.

Le Dönitz remplace Raeder et est promu Großadmiral. Les U-Boote connaissent une mauvaise passe : nombre d'entre eux sont coulés. 

Au , le STO mobilise 22 285 travailleurs sur Lorient et ses environs afin de construire conjointement le mur de l'Atlantique et la base navale des sous-marins, les 2/3 monopolisés sur Kéroman. 

Les bombardements alliés sur le secteur du  au  causent de graves dégâts aux infrastructures et détruisent en grande partie la ville de Lorient. Jacques Stosskopf est contraint de quitter la ville pour habiter à Quimper avec sa famille. Il y emporte chaque soir les renseignements recueillis dans la journée. La sœur de sa secrétaire-interprète Claire Libraire-Schneider, mademoiselle Frédérique Schneider, elle-même interprète à la Feldkommandantur de Quimper, lui communique également des informations.


Fin 1943 : Le tournant et premiers  soupçons

Les infiltrations de l'agent double Jean-Paul Lien au sein du réseau Alliance conduisent à de nombreuses arrestations sur le territoire national, à partir du , à commencer par le chef du réseau Léon Faye ; le , c'est à Lucien Poulard alias « Mathurin » de tomber, à Paris, entraînant bientôt la chute du secteur de la Bretagne dont il est le responsable.

Selon Roger Leroux, un premier avertissement est donné à Jacques Stosskopf. À l'issue d'une conférence du commandement allemand de l'arsenal, le lieutenant de vaisseau Bernardi informe l'interprète, le lieutenant Pauchard, que Stosskopf ne fait plus l'affaire ; que les ouvriers placés sous ses ordres ne travaillent pas et qu'il prend leur défense ; que les ingénieurs allemands se plaignent de lui et qu'il est temps de le remplacer. Pauchard avertit sa hiérarchie. Informé par l'ingénieur mécanicien Louis Le Puth des soupçons qui pèsent sur lui, Stosskopf ne renonce pas pour autant à jouer son rôle d'infiltré.

1944 : L'arrestation puis l'exécution

Stosskopf est arrêté le  par deux policiers du SD de Vannes sur ordre de la SIPO-SD de Rennes. L'ingénieur Perrais qui habite Quimper se rend à son domicile et détruit toute trace compromettante avant une éventuelle perquisition. 

Si son départ pour l'Allemagne est généralement interprété par les Lorientais comme une promotion avec d'importantes responsabilités, en remerciement de sa collaboration, la réalité est tout autre. Le , il est transféré à Strasbourg et interné au block 10, du camp de Schirmeck, en Alsace. Mis en accusation avec les autres membres du réseau arrêtés en septembre, il se voit déporté Nacht und Nebel au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (alors incorporé au Troisième Reich), où il est exécuté le , sur ordre du SS-Obersturmführer Julius Gehrum de l'AST III de Strasbourg, juste avant l'arrivée des Alliés.









Robert DOUIN alias « Civette »

(voir dossier avec archives)


Un artiste
Robert DOUIN est né le 4 juillet 1891 à Caen. Par son père, il est issu d'une lignée de sculpteurs. Il se marie le 27 mars 1916 à Caen avec Maria Langlois, 2 enfants. 
Matricule 3716, l'artiste est incorporé au 36ème régiment d'infanterie de Caen le 1er octobre 1912 pour un service de deux ans. Il est encore sous les drapeaux lorsque la guerre éclate, en août 1914. Il fut décoré de la Croix de Guerre. Une expérience qui le marqua dans sa chair (il fut blessé à deux reprises en août 1914 et juin 1915) et pour toute sa vie y compris pour ses créations.



Devenu professeur de sculpture aux Beaux-Arts de Caen, il succède à son père à la direction. Ce patriote utilise ses talents pour la statuaire républicaine. 
De son passé de Poilu, il laissera un monument dédié aux morts des régiments caennais. Installée au château en 1938, cette oeuvre sera détruite. En 1936, il remporte le prix pour le buste de Marianne avec Suzanne Legoupil, une de ses élèves comme modèle. De nombreuses communes du Calvados comme Gonneville-en-Auge ont toujours la Marianne de Robert Douin dans leurs murs.


Durant la guerre, il aura beaucoup dessiné et écrit dans la Petite revue bas-normande de la guerre. Après son divorce, il se remarie le 27 octobre 1923 avec Germaine Gosset. De leur union naissent Geneviève, en 1925 et Rémy, en 1927.

Œuvres de R Douin
Cet artiste sculpteur, devient professeur et directeur de l’école des Beaux Arts à Caen.

Résistant dés 1940

Dés 1940, il appartient à l’organisation de résistance "l’Armée des Volontaires" qui collecte des renseignements sur l’armée allemande et les usines travaillant pour le Reich. En 1942, il rejoint le réseau "Alliance", dont il devint chef du secteur de Caen et du Calvados (Jardin F3). De plus, il est aussi membre du réseau Centurie (chaque réseau ignorant son appartenance à l’autre).
Profitant de ses nombreux déplacements pour restaurer des monuments sur la région, pour restaurer des œuvres d'art pour l'entreprise Roger Martin, avenue Albert Sorel, il effectue des relevés des fortifications allemandes le long de la côte du Calvados et en transmet les plans à Londres. Lors des vacances scolaires, son fils Rémy, âgé de 14 ans en 1941, l’accompagne.
Il émet en radio vers Londres via un émetteur radio dans le clocher de l’église Saint-Nicolas, à Caen.
Pour le réseau Alliance, il centralise tous les renseignements relevés par les agents et lui même.



Une carte de 17 m de long !
Utilisant les cartes d’Etat major au 1/10 000 (1cm pour 100 m), il indique sur des calques, les relevés des défenses faits dans la journée par lui ou par ses agents du sous réseau "Jardin". Les plans sont soigneusement mis dans un cylindre dissimulé dans une gouttière. Il a établi une carte de 17 mètres de long, à partir de cartes d'Etat major agrandies, représentant les défenses allemandes  du littoral du Calvados, destinée à l’Intelligence Service de Londres. Ces plans sont récupérés par un agent de liaison puis acheminés vers Londres via un avion Lysander, ceci une semaine avant son arrestation. En Angleterre, MM Méric est stupéfaite du travail réalisé par R Douin, elle transmet immédiatement la carte au MI6.



Extrait carte "Bigot" américaine renseignée  des défenses allemandes
(Saint Laurent sur Mer)
Des renseignements fournis par Alliance figurent probablement sur ce type de carte




Arrestation

Arrêté le 17 mars 1944 près du stade Hélitas par la Gestapo, il est interné à la maison d’arrêt de Caen.
Il fait partie des 75 à 80 résistants fusillés le jour même du Débarquement le 6 juin 1944, à la Prison de Caen et inhumé provisoirement dans la cour de la prison. Le 30 juin, il est  exhumé et transporté par les allemands dans un autre endroit inconnu. Les corps des victimes du massacre n’ont pas encore été retrouvés.





Une plaque à son nom et celui de son père Raoul est apposée à l’entrée du cimetière Saint-Nicolas de Caen, à côté de l’église du même nom, dans la rue d’Hastings. Elle fut inaugurée le samedi 9 juillet 1960. Les portraits de Raoul et Robert Douin y figurent. L’inscription est la suivante : « A Raoul et Robert Douin sculpteurs, anciens professeurs et directeurs de l’école des Beaux-Arts de Caen – L’association amicale de leurs anciens élèves – Souvenir – Robert Douin, résistant, mort pour la France » Il existe également aujourd'hui à Caen un petit square Raoul et Robert Douin dans le quartier Saint-Gabriel.

Il fut honoré à titre posthume de la médaille de la Résistance avec rosette en octobre 1945 et du titre de chevalier de la légion d'honneur en juin 1947.