CONCLUSION

 Ce site fait l'état des connaissances actuelles, novembre 2021, concernant le réseau Alliance, secteur Jardin.  Il s’agit d’une présentation rigoureuse puisqu’elle s’appuie exclusivement  sur le travail des historiens universitaires au travers de leurs publications, et, surtout sur des archives présentées dans leur intégralité. Toutefois cette synthèse demeure encore incomplète, en effet il est frustrant de ne pas mieux connaître le détail des activités de ces résistants, de leur arrestation, détention, interrogatoire et exécution, ou,  plus simplement, savoir comment et pourquoi ils sont devenus résistants. De nombreuses interrogations se posent encore même si des éléments de réponse existent.

Ces hommes étant tous disparus le 6 juin, l’on ne peut en savoir plus, heureusement quelques familles ont témoigné, mais, au contraire,  les soi-disant "sympathisants’ n’ont jamais parlé de quoi que ce soit, pour quelle raison? C’est vrai qu’on a longtemps évité de remuer le passé, que beaucoup ont voulu tourner la page sur une période difficile pour l’oublier et se consacrer à  un futur pacifique.

Une autre frustration vient de la disparition d’acteurs importants tel l’instituteur de  Formigny,  Marcel Couliboeuf, dit "Bison noir", l’instigateur du réseau local, on ne sait ce qu’il est devenu après sa fuite en 1943 vers le Poitou. Marcel Aubin aussi disparait,  qu'est-il devenu ? Également,  nous n’avons pas trouvé de photos de Jean LeBaron et André Aubin et le regrettons. 
Nous osons espérer que nous obtiendrons un jour  de nouvelles archives et documents pour  enrichir ce site et obtenir les renseignements qui nous manquent, en particulier les archives allemandes, ouvertes au public, problématiques d'accès  en raison  des difficultés linguistiques qui peuvent cacher  des informations. L'apport majeur, très attendu, est celui  qui pourrait être fourni par les archives du MI6 anglais, non ouvertes au public. Il ne faut pas oublier les archives privées des familles de résistants aussi nous lançons un appel à nos lecteurs pour qu'ils n'hésitent pas  à nous  contacter  pour toute information ou, tout simplement,  nous  signaler erreur, oubli, rectification  à réaliser.

Tous ces hommes ont décidé librement de résister n’acceptant pas la défaite. Ils ont fait un choix personnel, spontané, apolitique et y ont consacré toute leur énergie au péril de leur vie. Ils sont morts après d’atroces souffrances, dans des conditions  épouvantables pour leur idéal et nous apporter notre liberté. Aujourd’hui, il ne reste que leur nom gravé sur des plaques du souvenir, au mieux, un nom de rue d’un village. 
Il est regrettable que les historiens universitaires  (O Wieviorka, Histoire de la Résistance) comme les  associations nationales représentant la résistance et la déportation ne font pratiquement pas état de cet important réseau de renseignement ou, si peu. A l'origine, le prétexte, était, vraisemblablement, que son fondateur était au départ un nationaliste proche de Pétain que d'ailleurs il trahira (ce qui lui vaudra d'être arrêté par la police de Vichy puis livré à la gestapo) pour s'engager dans la résistance sur le sol de France, indépendamment de de Gaulle qui prit la voix de la reconquête à partir de Londres. Aujourd'hui, le recul est suffisant pour comprendre que certains ont pensé qu'il était possible de diriger et organiser  une résistance intérieure en parallèle ave celle de De Gaulle, qui lui n'accepta pas la concurrence... L'engagement et le courage des résistants du réseau Alliance ne méritent pas cette méconnaissance.

Nous devons prendre conscience  de l’exemplarité de leur choix et ne jamais oublier qu’ils n’étaient  que des citoyens  ordinaires qui menaient une vie simple et laborieuse  pour nourrir leur famille. Des agriculteurs, ouvriers, facteurs, employés, artisans enseignants, militaire, pêcheur, électricien... la plupart marié avec plusieurs enfants  avec un point  commun,  ce sont tous de courageux patriotes. Ils ont fait le choix de risquer leur vie pour servir leur pays, cet engagement pour eux, c’était primordial. Comment ne pas admirer ces hommes ? Entretenir leur mémoire est un devoir car leur comportement exemplaire demeure exceptionnel,  eux n’ont pas baissé les bras,  eux ne se sont pas résignés, eux n’ont jamais accepté l’occupation nazie, la fatalité de la défaite ; en résistant, ils ont pris un risque qu’ils ont accepté et qui s’est  conclu par leur mort tragique.

Les nazis ont voulu qu’ils disparaissent à tout jamais : ils ont détruit leurs archives,  fait disparaitre les cadavres dans des conditions épouvantables pour qu’on oublie leurs atrocités.
Aujourd'hui, rien n’est oublié,  nous  faisons revivre ces hommes, ils le méritent.

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