Glossaire résistance et occupation


Alliance :    Le réseau Alliance est un réseau de renseignement travaillant pour les Britanniques  (MI6) fondé dès le début de l'Occupation par le commandant Georges Loustaunau-Lacau. Fait prisonnier, il s'évade en août 1940 et décide de passer à l'action. Il peut compter sur Marie-Madeleine Fourcade , alias "Hérisson", qui prend sa succession après son arrestation en juillet 1941, et sur le soutien de Jean Roger, alias "Dragon" ou "Sainteny" pour  la Normandie et le Nord-Est  de la France. Le réseau s'implante progressivement sur toute la France, découpée en plusieurs secteurs. chacun ayant reçu un nom de code. Alliance compte jusqu'à 1 000 membres permanents, revendiquant à la fin de la guerre plus de 2 400 recrutements, dont 431 personnes qui perdront la vie durant la guerre. C'est le seul réseau en France qui fut dirigé par une femme.

Arche de Noé Nom donné au réseau alliance par les allemands car les membres du réseau portaient tous un nom de code correspondant à un nom d'animal. Nom du titre de l'ouvrage de M M Fourcade

Armistice : Face à la débâcle et à la défaite de l'armée française, le Maréchal Pétain, récemment nommé président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud, demande à l'Allemagne la signature d'un armistice. Celui-ci est signé le 22 juin 1940 à Rethondes (où fut signé celui de 1918). Hitler, tout en permettant la survivance d'un Etat en France, pour empêcher la formation à l'étranger d'un gouvernement qui continuerait la lutte, impose à la France des clauses draconiennes. L'armée française est désarmée, la France doit entretenir les troupes allemandes basées sur son territoire, une ligne de démarcation sépare la France en deux zones, l'Alsace et la Moselle sont annexées, enfin les prisonniers de guerre sont maintenus en captivité.

Bureau Central de Renseignement et d'Action (BCRA)
: Créé en juillet 1940 par le général de Gaulle et confié au capitaine André Dewavrin, alias colonel Passy, initialement dénommé Bureau Central de renseignement et d'Action militaire (BCRAM), le BCRA est un service de renseignement de la France libre qui a organisé d'importants réseaux dans la France occupée : les réseaux " Brutus ", la " Confrérie Notre-Dame " (CND), " Manipule " sont parmi les plus connus.

Camps de concentration : Camps dans lesquels étaient enfermés les opposants. Les camps de concentration nazis regroupaient des opposants politiques, des détenus de droit commun, des Juifs, des homosexuels, des prisonniers Russes. Ces camps s’appelaient les « camps de la mort lente » car les détenus mouraient en travaillant. Ravensbrück, Buchenwald, Dachau ou encore Mauthausen étaient des camps de concentration.

Camps d’extermination : Camps créés par les nazis pour tuer les déportés (en majorité des Juifs puisque les camps d’extermination ont été mis en place dans le cadre de la « solution finale », c’est-à-dire l’extermination systématique des Juifs), le plus souvent dès leur arrivée. Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Sobibor ou encore Chelmno étaient des camps d’extermination.

Collaborateur
: Personne qui coopère avec l’occupant allemand, sans être nécessairement partisan de toutes les idées nazies, par opportunisme (biens confisqués aux Juifs, des postes administratifs ou militaires, le contrôle du commerce…) Ces pétainistes se disent attachés aux valeurs traditionnelles françaises et au « héros de Verdun »

Collaborationniste : Personne qui coopère avec l’occupant allemand, partage les idées des nazis et souhaite leur victoire.

Comité Départemental de la Libération (CDL) : Présents dans chaque département, mis en place clandestinement avant la Libération par Francis-Louis Closon, les CDL ont pour rôle d'encadrer la prise de pouvoir, l'épuration et la transition de la période de la Libération afin de permettre un retour rapide à la légalité républicaine. Ces CDL doivent représenter toutes les tendances politiques de la Résistance, afin d'établir un équilibre entre les mouvements de Résistance et les partis politiques traditionnels. Des comités locaux de Libération (CLL) ont également été créés.

Comité français de Libération nationale (CFLN) : organisme créé le 3 juin 1943, reconnu par les Alliés comme représentant l'ensemble des Français qui combattent contre l'Allemagne. Il a au départ une double direction, l'une militaire par le général Giraud, l'autre plus politique par le général de Gaulle. EN juin 1944 il se transforme en Gouvernement provisoire de la République française (GPRF).

Confédération Générale du Travail Unitaire (CGTU)
: Confédération de syndicats créée en 1921 , par des militants anarcho-syndicalistes et communistes, par scission de la C.G.T. (Confédération Générale du Travail). L'influence communiste y domine largement à partir de la fin des années 20. La C.G.T.U. fusionne avec la C.G.T. en 1936.

Conseil National de la Résistance (CNR) : Créé le 27 mai 1943 le CNR entérine l'unification de la Résistance intérieure en rassemblant à la fois les principaux mouvements de Résistance (" Combat ", " Franc-Tireur ", " Libération Sud ", " Libération Nord ", le " Front national ", " Ceux de la Résistance ", " Ceux de la Libération " et l'Organisation civile et militaire) et les grandes tendances politiques d'avant-guerre de gauche et de droite, ainsi que deux confédérations syndicales (la CGT et la CFTC). D'abord présidé par Jean Moulin puis, après l'arrestation de ce dernier en juin 1943, par Georges Bidault, les différentes composantes du CNR élaborent un Programme d'Action de la Résistance (15 mars 1944) qui adopte " un plan d'action immédiate contre l'oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la libération du territoire, un ordre social plus juste. ".

Épuration extra-judiciaire ou "sauvage"
: Conduite en dehors de tout cadre juridique et législatif, cette forme d’épuration conduit des individus à se transformer en justicier contre les collaborateurs ou présumés tels. Sans procès, parfois sur simple dénonciation non fondée, hommes et femmes subissent des châtiments prononcés par la vindicte populaire, le châtiment pouvant être l’exécution.

Épuration légale : Conduite selon le cadre législatif et juridique défini par les ordonnances du 26 juin 1944 et du 26 août 1944 promulguées par le Gouvernement Provisoire de la République Française. Elle a pour objectif de traduire devant la justice toute personne ayant, au cours des quatre années d’Occupation, collaboré avec les autorités nazies et/ou collaboré et participé au Régime de Vichy.

État français : Nom donné à l’État et au régime politique fondés par le maréchal Pétain en zone Sud. Il est souvent appelé « Régime de Vichy ».


Forces françaises de l'intérieur (FFI) : Le 1er juin 1944 le CFLN (voir définition) regroupe les diverses formations militaires de la Résistance (Armée Secrète, groupes francs, Francs-Tireurs et Partisans, etc.) en créant les Forces françaises de l'Intérieur. Le général Koenig, nommé par les Alliés, en dirige l'état-major à Londres. Après le débarquement du 6 juin 1944, les FFI apportent, par leur connaissance du territoire, une aide précieuse aux soldats alliés dans leur progression pour le libérer. En septembre 1944 les FFI sont intégrées dans l'armée régulière.

Forces françaises libres (FFL)
: formées par de Gaulle au cours de l'été 1940, les FFL regroupent d'abord des unités rapatriées de Dunkerque, de Narvik et de l'armée du Levant, rejointes par quelques soldats et civils (tels les pêcheurs de l'île de Sein) de métropole qui ont réussi à parvenir jusqu'en Angleterre. Les FFL possèdent également une marine, les Forces navales françaises libres (FNFL) et une aviation, les Forces aériennes françaises libres (FAFL), et sont placées sous commandement britannique. Rassemblant à la fin de 1943 environ 70000 hommes, les FFL se sont illustrées sur différents théâtres d'opérations, en Afrique (la 1ère brigade française libre à la bataille de Bir Hakeim en Libye, les unités du général Leclerc à Koufra au Tchad) et en Europe (2ème Division blindée du général Leclerc).

Francs-tireurs et partisans français (FTPF) : Créés en 1942 par le Parti communiste français les FTPF regroupent des organisations paramilitaires (organisations spéciales, Jeunesses communistes, MOI), et sont placés sous la direction du " Front national " et d'un comité militaire dont Charles Tillon est le commandant en chef. Très structurés, les FTP sont partisans de la guérilla urbaine et de l'action immédiate. En 1944 les FTP, tout en conservant leur autonomie, sont regroupés au sein des FFI.

France Libre :
Appellation de l’ensemble des forces françaises poursuivant la lutte armée avec le général de Gaulle à Londres aux côtés de la Grande-Bretagne. Les Britanniques reconnaissent l’existence de la France Libre le 28 juin 1940. La France Libre, pour symboliser l’union de la Résistance extérieure et intérieure devient la France Combattante en 1942.

Haute Cour de Justice
: Instituée par l’ordonnance du 18 novembre 1944 par le Gouvernement Provisoire de la République Française, la Haute Cour de Justice se prononce sur le sort des dignitaires du régime de Vichy (Chef de l’État, chef du gouvernement, ministres, …). Aucun recours en appel du verdict n’est possible pour le condamné. Le droit de grâce reste au chef du Gouvernement Provisoire de la République Française. Le 15 août 1945, la Haute Cour de Justice condamne Philippe Pétain à l’indignité nationale et à la peine de mort. Peine commuée par le général de Gaulle en détention à perpétuité. La Haute Cour de Justice a fonctionné jusqu’en 1949.

Indignité nationale : Peine prononcée contre tout individu condamné par la justice pour faits de collaboration. Les individus frappés d’indignité nationale c’est à dire reconnus indigne de la nation deviennent des citoyens de seconde zone : leurs droits civiques comme l’éligibilité ou le droit de vote leurs sont retirés ; ils sont exclus de la fonction publique, des entreprises de presse et des associations professionnelles ; leurs biens peuvent être confisqués.

Ligne de démarcation : Imposée par les Allemands dans les clauses de l'armistice du 22 juin 1940, elle sépare la France en deux zones, la zone occupée gérée par les Allemands, et la zone non occupée, gouvernée par Vichy. A l'intérieur de la zone occupée, les Allemands ont délimité une zone interdite au nord de la Somme et de l'Aisne. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais étaient placés sous l'administration de Bruxelles. Les Allemands ont annexé l'Alsace et le département de la Moselle.

LVF : Légion des Volontaires français combattant sous l’uniforme allemand notamment sur le front russe.

MI6: Le Secret Intelligence Service (SIS) est également connu sous la dénomination de MI6 (pour Military Intelligence, section 6) qui s'occupe du service de renseignement extérieur de l'Angleterre (Le MI5 pour l'intérieur)

Main-d'œuvre immigrée (MOI) : organisation syndicale créée par le Parti communiste français dans les années 1920 regroupant des travailleurs immigrés en France (Polonais, Italiens, Juifs, etc.), répartis au sein de la MOI en " groupes de langues ", dotés d'un journal spécifique. Dénommée initialement " Main-d'œuvre étrangère " (MOE), cette organisation prend le nom de MOI en 1932. En 1942 la MOI rejoint les FTPF (voir définition).

Maquis : Regroupement dans des régions difficiles d’accès de combattants clandestins qui mènent des combats de guérilla contre l’occupant.

Marché noir : trafic illicite et clandestin de denrées vendues à des prix élevés (essentiellement beurre, viande, œufs dans le Calvados)

Milice : Organisation paramilitaire fondée en janvier 1943 par Darnand pour aider les Allemands à traquer les résistants.

Organisation Todt
: Organisation Allemande ayant la charge de construire le Mur de l’Atlantique.

Mouvements de Résistance : apparus progressivement au cours de l'année 1941, aussi bien dans la zone occupée qu'en zone Sud, les divers mouvements structurés (" Combat ", " Franc-Tireur ", " Libération-Nord ", " Défense de la France ", " Témoignage chrétien ", etc.) font suite le plus souvent à des formes moins organisées de résistance, typiques de l'année 1940 (aide aux prisonniers de guerre, récupération d'armes, distribution de tracts).

Mouvements Unis de Résistance (MUR) : Regroupement en janvier 1943 des trois grands mouvements de la zone Sud (" Combat ", " Franc-Tireur " et " Libération-Sud "), qui comportent également le rassemblement des organisations militaires de ces mouvements au sein de l'Armée secrète. Le Comité directeur est présidé par Jean Moulin.

Pacte germano-soviétique : pacte de non-agression signé le 23 août 1939 entre l'URSS et l'Allemagne nazie, prévoyant un partage de la Pologne entre les deux pays et la mainmise de l'URSS sur la Finlande, l'Estonie, la Lettonie et la Bessarabie.

Parti populaire français (PPF) : Parti fondé en 1936 par Jacques Doriot sur le modèle des partis fascistes.

Rafle : Arrestation organisées par les polices françaises et allemandes pendant Seconde Guerre mondiale contre les Juifs et également dans les opérations contre les Résistants. Les personnes raflées, sont ensuite parfois libérées, souvent fusillées ou envoyées dans les camps de concentration ou d'extermination nazis.

Rassemblement national populaire (RNP) : Mouvement politique créé par Déat en 1941 pour collaborer avec l’Allemagne et "protéger la race ".

Relève  : dispositif mis en place en 1942 par  Laval  qui consiste à échanger 1 prisonnier contre  3 travailleurs volontaires pour aller travailler en Allemagne, ceci pour répondre aux besoins de main-d'œuvre. Cette mesure ayant peu de succès fut imposé le Service du Travail Obligatoire (STO) 

Réseaux de Résistance : Organisations clandestines apparues dans la France occupée dès l'été 1940, les réseaux développent essentiellement des activités d'aide aux prisonniers de guerre, de renseignements, d'évasion, de sabotage et fournissent aux Alliés une aide militaire précieuse. Deux grands organismes ont créé des filières en France et recruté de nombreux agents : les services britanniques du SOE, et ceux du BCRA fondé par la France libre et dirigé par le colonel Passy. Il existe aussi des réseaux de renseignement américains contrôlés par l'Office of Strategic Services (OSS). 266 réseaux ont été officiellement reconnus à la Libération, regroupant environ 100000 agents. Par ailleurs certains réseaux sont liés à des mouvements, ou parfois des chefs de mouvements appartiennent à des réseaux.

Révolution nationale : idéologie du régime de Vichy mise en place par le maréchal Pétain dès son accession au pouvoir, le 10 juillet 1940. Antirépublicaine, antidémocratique, passéiste, la Révolution nationale fonde sa politique sur une devise, " Travail, Famille, Patrie ", sur un moralisme prônant la souffrance, l'épreuve, l'ordre, l'autorité et la culpabilité, ainsi que sur une mythologie des " valeurs éternelles ", de la rédemption, du Salut et du " retour à le terre ". Cette idéologie a produit des lois d'exclusion de certaines catégories de la population (statuts des juifs d'octobre 1940 et de juin 1941).

Special Air Service (SAS) : Formation d’élite effectuant des incursions derrière les lignes ennemies, les SAS sont constitués par les britanniques dès 1941. Au début de l’année 1942, une poignée de Français Libres, commandés par le capitaine Bergé, rejoignent les SAS. Connue sous le nom de "French Squadron", cette formation, composée à ses débuts d’une cinquantaine de volontaires, va s’auréoler de gloire et former l’embryon de ce qui va devenir les 3e et 4e régiments SAS. Ce sont quelques mille parachutistes français qui sont prêts au combat à la veille du débarquement en Normandie, aux côtés de leur camarades britanniques des 1er et 2e régiments SAS.

Service du Travail Obligatoire (STO)
: Institué par le gouvernement de Vichy par une loi du 4 septembre 1942 pour répondre aux exigences allemandes de main d'oeuvre, le STO constitue en fait le prolongement de la politique vichyste de la " Relève " mise en place début 1942, et qui consistait à envoyer en Allemagne des travailleurs spécialisés volontaires en échange du retour de prisonniers de guerre (trois travailleurs pour un prisonnier). L'échec de la " Relève " et la faiblesse de ses résultats entraînent l'instauration par Laval d'une nouvelle loi du 16 février 1943 modifiant le recrutement du STO : il ne se fait plus selon un critère professionnel mais sur une base démographique. Les réquisitions concernent désormais tous les jeunes nés entre 1920 et 1922. Très impopulaire, le STO a provoqué une hostilité croissante de l'opinion à l'égard de la politique de collaboration, et il a entraîné une partie des réfractaires à s'engager dans la Résistance, en particulier au sein des maquis.

Special Operations Executive (SOE) : créé à l'été 1940 par Churchill pour affaiblir la position de l'Allemagne en Europe occupée. Le commandant Buckmaster a été nommé chef du SOE en France. Des réseaux polonais (réseaux F1 et F2) et des réseaux français (Alliance, Carte) se sont développés en France. Le SOE contrôle une cinquantaine de réseaux d'évasion et de renseignement en France. Activité : évasion, renseignement, liaison, parachutages de matériel, débarquements-embarquements.

STO : service du travail obligatoire (STO) fut, la réquisition et le transfert vers l’Allemagne de centaines de milliers de travailleurs français contre leur gré, afin de participer à  l’effort de guerre allemand. Les personnes réquisitionnées dans le cadre du STO étaient hébergées, accueillies dans des camps de travailleurs localisés en Allemagne Il fut instauré par la loi du 16 février 1943, faisant suite au relatif échec des politiques de volontariat et du système dit de relève, qui aboutit à la présence en 1942, de 70 000 travailleurs venus de France en Allemagne, très en deçà des exigences de l'Occupant.
-https://memoires-resistances.dordogne.fr/1003-lexique.html

Complément
Dictionnaire du français sous l’Occupation. Les mots de la Résistance, de la Collaboration et de la vie quotidienne, France-Belgique (1940-1945)
Serge Kastell Grancher, 2013, 495 pages, 24 €.

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