JACQUES COLLARD, extrait du Mémorial Alliance
Le 22 mai 1944, Arthur Collard du Réseau ARC-EN-CIEL de Caen et son fils Jacques sont arrêtés par les hommes de la Gestapo, renseignée par les agents infiltrés de l'Abwehr.
"Le 6 juin, à 6H30, on vient chercher mes co-détenus de la cellule 13, dont Thomine, puis moi-même cinq minutes plus tard, et on nous fait descendre les mains en l'air pour procéder à un appel des noms. Dix minutes se passent, puis : "En avant marche, les mains en l'air, vers les cours" dit le commandant. Nous repartons, un officier de la Wermacht dit :" Arrêtez" et appelle mon nom et celui d'un autre (M Barjaud). Nous restons le long du mur pendant que les autres prisonniers continuent à marcher vers les cours. J'entends des coups de mitraillettes et je vois deux hommes tomber. Quelques moments plus tard, je vois passer un autre groupe, puis trois autres. Parmi ces groupes, je reconnais Lelièvre, Primault, Thomine, Le comte De Saint Pol, Duval, Boulard."
Les prisonniers vont connaître des fortunes très diverses. Arthur Collard est conduit un matin de juillet 1994 au Mont Valérien où il est fusillé.
Employé de la Compagnie du gaz de Caen, Arthur Collard est également chef du réseau Arc-en-Ciel, dirigé dans le Calvados par Jean Héron (31 ans en 1940 - Organisation : Arc-en-Ciel - Domicile : Sarrebruck). Il est le frère du collaborateur Daniel Collard .
Arthur Collard déploie une intense activité : recrutement de nombreux résistants, collecte de précieuses informations, fabrication de faux-papiers pour de jeunes gens gens réfractaires au STO. Le 3 mai 1944, avec l'aide d'un commando venu de Paris, cette organisation réussit un coup d'éclat, en abattant en pleine rue le sinistre Brière agent français de la Gestapo.
Les Allemands s'ingénient dès lors à laver cet affront. L'Abwehr, le service de contre-espionnage de l'armée allemande, manipulant l'un des membres du groupe, parvient à identifier la plupart de ses camarades. Le coup de filet lancé le 22 mai aboutit à l'arrestation d'une douzaine de personnes, dont Arthur Collard.
Momentanément épargné, il échappa au massacre des résistants internés à la prison de Caen le 6 juin. Mais ce répit fut de courte durée. Transféré à Fresnes, il fut fusillé en juillet au Mont Valérien.
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