Il existe en plus quelques structures spécifiques, des "sous-réseaux" et quelques "équipes" dédiées à des opérations complémentaires au renseignement.
- ORGANISATION TERRITORIALE

- État-major:
La Centrale du réseau (poste de commandement) était mobile à travers la France afin d’éviter d’être localisée. Elle est dénommée "Grand Hôtel, chargée d'assurer et organiser les services communs : radio, opérations d'atterrissage et de parachutage, liaisons marines, auto-défense, fausses identités, finances, évasions, assistance aux familles des disparus, etc.
L’état-major était constitué de 1 ou 2 chefs de réseau, 1 centrale radio commandement, 1 secrétariat : dactylos, chiffreurs, expert, 1 PC agent de liaisons, 1 PC trésorier, 1 PC papier d’identité, 1 PC rendez vous et refuges.
La Centrale du réseau était mobile à travers la France afin d’éviter d’être localisée (VOIR LES CARTES): - Vichy : octobre 1940 / février 1941
- Pau : septembre 1940/ novembre 1941
- Marseille : décembre 1941/ novembre 1942) + Le Lavandou (juillet 1942)
- Toulouse / Dordogne Alentours d'Ussel / Terrasson / La Roque-Gageac / Cahors / Tulle / Altillac de novembre 1942 / février 1943
- Lyon : février / mai 1943
- Paris : mai 1943 / juillet 1944
- Aix-en-Provence : juillet 1944
- Paris : août 1944
- Verdun Nancy :août - septembre 1944
- Briey : novembre - décembre 1944
. - Grandes Régions : Paris, Nord, Centre, Est, Ouest, Sud-Ouest, Midi, Sud-Est
- => voir les cartes de localisation et la chronologie
Les noms et limites des régions ont sans cesse évolué dans le temps.(Ex: Ouest a été ensuite divisé en Bretagne et Normandie)
Les principales : Paris, Lille, Normandie, Bretagne, Lyon, Autun, Île de France, Verdun, Lyon, Grenoble, Savoie, Vichy, Ussel, Tulle, Dordogne, Bordeaux, La Rochelle, Pau, Bayonne, Lourdes, Toulouse, Pyrénées, Marseille, Provence, Vallée du Rhône, Nice, Italie, Afrique du Nord.
eux mêmes divisés en sous secteurs comme "Ferme" (Manche Calvados et Seine inférieure)...

exemple : Région Ouest : Secteur Ferme en Normandie
En 1941, est créé le secteur Normandie, commandé par Jean Roger dit "Sainteny" ou "Dragon". Ce vaste secteur est lui même divisé en sous secteurs qui s'agrandiront et évolueront dans le temps:
- "Ferme" qui correspond à la Manche, Calvados et Seine inférieure
- "Verger", qui correspond à l'Eure, Orne et Oise sud
- "Thésée" qui correspond à la Seine Inférieure et Oise
- "Fleuri" en 1943 qui correspond à l'Orne et au nord Sarthe
- IDENTIFICATION
Des membres
Début 1941, le réseau se structure et s'allie aux anglais du MI6 (Intelligence Service), par sécurité chaque membre doit avoir un pseudonyme sous forme d'un code avec 3 lettres et 2 chiffres , ainsi pour MM Méric : "Poz 55", Coustenoble: Cou 25, Loustaunau Lacanau N1 mais se fait appeler : "Navare" Number one ".
Londres, qui ne connait aucun nom réel de résistant, conseillera une structure plus rigoureuse tel un nombre spécifique en fonction du rôle de l'agent : le chef de secteur (1), l'adjoint (10) le secrétaire (11) l'agent de liaison (12)... Ces codes seront utilisés pour les rapports destinés aux anglais.
Toutefois, début 1942, suite à la convocation de MM Méric à Vichy, elle comprend la nécessité de changer les pseudonymes, du moins en France, pour dérouter les policiers de Vichy. De Marseille, le réseau va se réorganiser, en utilisant de nouveaux codes de transmissions ; désormais, les membres du réseau sont désignés par des noms inspirés d'animaux, plus tard, les services allemands appelleront le réseau "l'Arche de Noé".
Souvent les noms, choisis par MM Méric, évoquent un aspect de la personnalité du résistant :
-MM Fourcade = Hérisson
-Léon Faye = Lion ou Aigle
-Loustaunau Lacanau = Coq
-Edouard Kauffmann = Criquet
-Jean Roger = Dragon
-Robert Douin = Civette
(=> voir la liste des principaux noms d'animaux utilisés)
Des lieux
De même, voir la carte ci-dessus, les régions divisées en secteurs portent un nom spécifique, comme "Ferme" en Normandie, "Chapelle" pour la Bretagne, "Hangar" pour le Sud Ouest.
Les Villes sont également codées par un nom "totem" comme "Bonne mère" pour Marseille, "Donjon" pour Londres ; des pseudonymes sont donnés à certaines personnalités comme "Oncle Berne" pour Churchill et "Carmen" pour Laval.
Toutefois début 1943, les allemands commencent à connaître ces codes. Une archive concernant le réseau Alliance, secteur Jardin le montre :
voir le dossier de cette archive
- STRUCTURES SPECIFIQUES DECENTRALISEES & AUTONOMES en 1943
-quelques "équipes" qui ont une activité spécifique autre que le renseignement comme "Les Apaches" pour les opérations de protection et "Avia" pour les terrains d'atterrissage
- Equipe "les "Apaches "Édouard Kauffmann (mars/ septembre 1943) Jean-Philippe Sneyers (adjoint - mars / septembre 1943)
Equipe chargée des opérations de sécurité, protection et d'action montée en 1943, sous le commandement de Kauffmann ("Criquet" pour le réseau) surnommé alors "Grand Manitou" . Les membres, armés, portent des noms d’indiens ou de tribus indiennes(Sioux, comanche ...) Ce groupe en partie autonome du réseau est formé essentiellement de jeunes officiers en congé, de Saint-Cyriens et étudiants.
- Equipe Avia :
Equipes spécialisées dans les terrains d'aviation, parachutages
Responsables : Pierre Berthomier(fin 1940 ) | Pierre Dallas février 1942 / février 1943) | Arthur Gachet-Crawley (adjoint - juin 1942 / février 1943) | Pierre Berthomier parachutages - février / avril 1943) | Pierre Dallas : atterrissages - février/ septembre 1943) | Gabriel Rivière : atterrissages - mars 1943) | Henri Cormouls : avril / septembre 1943) | Élie de Dampierre : Janvier/ avril 1944) Localement, ex : - terrain d'Ussel Thalamy, équipe composée du capitaine Pierre Dallas "Cornac", de Jean-Baptiste Andreani , du colonel Henri Cormouls "Pégase", de Jacques Devort, des opérateurs radio Arthur Gachet-Crowley "Héron" et Ferdinand Rodriguez "Pie" ainsi que du comité de réception local : "Danois", "Fox", "Labrador", "Cigale", André et Henri Belcour .
- terrain à Jonage, équipe composée Rivière, Dallas et le radio « Cochet »
- Sous-réseau "Sea Star": Joël Lemoigne (février / novembre 1943) puis François Michel(mars 1944)
=> secteur maritime chargé du renseignement maritime de la marine marchande implanté à Lorient, Toulon, Bordeaux, La Rochelle, Brest
De fait tout le littoral français est surveillé, y compris la Méditerranée (Toulon et Marseille), mais aussi les plus petits ports comme dans la Manche, Port en Bessin par Thomine et son équipe de pêcheurs qui appartient au sous réseau Jardin.
-Brest avec un U-Bunker de 300/175/18 m, avec 15 bassins qui accueille des u-boote (nom des sous marins allemands), souvent attaqué par la RAF et USAAF
-Lorient base bunker sous marine avec une U-flotille. Sur 168 présents à Lorient , 135 seront coulés !
La Rochelle : immense blockhaus de 192/165/19m, destiné à abriter la 3e flottille de U-boots (109 unités) de la Kriegsmarine qui sera également bombardé
- Sous Réseau Druide" : Georges Lamarque (novembre 1942/ septembre 1944) Louis de Clercq (adjoint - août / septembre 1944)
=>créé dans le but de de faire basculer l'ensemble des Compagnons de France (17.000 hommes), dans la résistance, pour du renseignement, et, surtout, pour un futur armement et des actions de sabotage et de filiale d'évasion. En janvier 1944, les Compagnons sont dissous par Vichy, ce qui annule le projet de les armer et de les entraîner en prévision de la Libération. Lamarque, sur ordre de Marie-Madeleine Fourcade, basée à Londres, entreprend de continuer le renseignement avec les « Druides », quadrillant l'ensemble du territoire pour pallier la baisse des effectifs due à la lutte que mènent les Allemands contre l'Alliance et ses membres.
Georges Lamarque est détaché par son ministère au Centre national des Compagnons de France dont il devient inspecteur général.
Il est recruté par Léon Faye et prend la direction du service radio du réseau après octobre 1942. En novembre, l'idée émerge de faire basculer l'ensemble des Compagnons de France, menacés de dissolution par le régime de Vichy, dans la résistance, potentiellement armée. Guillaume de Tournemire, chef des Compagnons, valide le futur recrutement de ses troupes, qui représentent alors 17 000 hommes ; Lamarque est chargé par la chef du réseau, Marie-Madeleine Fourcade, de prendre la tête de ce sous-réseau, baptisé "Druides", qu'il dirige sous son nouvel alias « Brenn »; il est détaché du service radio début 1943.
Lamarque échappe durant l'année 1943 aux grandes vagues d'arrestation qui frappent le réseau principal. Lorsque l'Alliance est dirigée après septembre par Paul Bernard, ce dernier écarte Lamarque de l'état-major.
En janvier 1944, les Compagnons sont dissous par Vichy, ce qui annule le projet de les armer et de les entraîner en prévision de la Libération. Paul Bernard est arrêté en mars ; Lamarque, sur ordre de Marie-Madeleine Fourcade, basée à Londres, entreprend de continuer le renseignement avec les "Druides", quadrillant l'ensemble du territoire pour pallier la baisse des effectifs due à la lutte que mènent les Allemands contre l'Alliance et ses membres.
Au cours de la Libération de la France, Lamarque suit Fourcade à Paris, puis vers l'Est, où leur PC est transféré ; il s'installe dans la région de Nancy pour continuer le renseignement derrière les lignes ennemies pour renseigner les Alliés par radio. Le 8 septembre 1944, leurs émissions sont repérées dans le village de Luze ; pour éviter des représailles contre les villageois, ils se laissent arrêter volontairement au lieu de s'enfuir et sont fusillés le soir même dans un champ voisin.
- Sous-réseau "Pompiers de l'air" : Jean Carayon (juin 1943 / juin 1944)
=> dédié à la réactivation de l'armée de l'air
Cette nouvelle organisation décentralisée va permettre un accroissement du renseignement, une sécurité renforcée : les nouveaux membres ne connaissent pas les responsables d'Alliance, ni les autres structures. Une arrestation n'entraînera plus d'arrestations en chaîne.
Toutefois les arrestations seront encore trop nombreuses, aussi au PC, on envisage de partager la responsabilité de la direction du réseau (cas de Paul Bernard)
- FINANCEMENT
Si au départ, la plupart des agents travaillent bénévolement, très vite ils auront besoin de financement d'abord couvert par l'aide attribuée à Loustaunau Lacau à Vichy pour la Légion française des combattants.
Les besoins augmentent vite avec la vie en clandestinité qui nécessite de trouver des logements, des véhicules, des faux papiers. Désormais des résistants sont engagés à plein temps, il faut leur fournir une aide financière pour couvrir leur frais et protéger leur famille. En 1941 l'alliance avec l'Intelligence Service va permettre de résoudre ce problème financier. L'argent sera versé par divers moyens comme l'utilisation des Lysanders.
L'état major met donc en place un véritable service financier ou "Pc trésorerie" dirigé par Marc Mesnard de Chal (mars 1941/ février 1943) Félix Cros (mars 1943) Gilbert Beaujolin (avril 1943 / août 1944).
Chaque mois le réseau reçoit 2 à 3 millions de francs (équivalent relatif à 625000 €) dont 600.000 francs consacrés à une aide aux familles en détresse après une arrestation. Les fonds sont répartis équitablement en fonction des besoins et remis par l'intermédiaire des agents de liaison.
La somme allouée est répartie selon des règles très précises en fonction des besoins de chaque région:
-Zone Nord : 910.000 dont 200.000 pour radio et action, le reste pour 6 secteurs (200.000 pour secteur nord, 200.000 pour secteur nord,-ouest, 50.000 pour secteur Seine ...)
-Zone Sud Est : 410.000 pour 4 secteurs
-Zone Sud Ouest : 220.000 pour 2 secteurs
-Centrale : 1.300.000 dont 500.000 pour diverses actions, renseignement, radio, parachutages, atterrissages, sécurité, faux papier, évasions...et 800.000 pour le PC
Total de 2.840.000 francs
A titre d'exemple, pour des responsables clandestins, à plein temps :
- un chef de secteur, d'une grande ville reçoit mensuellement 20.000 francs dont 5000 pour ses dépenses et le reste pour les agents et les frais de transport et autres.
-un opérateur radio reçoit mensuellement 2500 à 5000 francs.
MM Méric considère qu'un membre du réseau qui se montre trop attaché à l'argent, trahira un jour si les allemands lui proposent davantage, aussi demeure-t-elle prudente.
Il faut noter que l'aide anglaise est particulièrement élevée, le BRCA de la France libre ne verse que de petites sommes...ainsi la Confrérie Notre-Dame (CND)ou CND-Castille, réseau de renseignements français (1544 agents homologués) reçoit 150.000 francs.
Sources variées
- Wikipédia
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Base_sous-marine
- http://www.reseaualliance.org/pages/pour-les-internautes-plus-ages/les-missions-et-cibles-des-membres-du-reseau-alliance/
- Les bases sous-marines de la seconde guerre mondiale en France
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_l%27Atlantique_(1939-1945)
- Guy Cara, Le réseau allaincees